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[Personnage] Falawël Zestari

silivren7
silivren7 Member Messages: 64 Utilisateur Arc
Falawël Zestari

Race : Drow
Age : Oublié
Origine : Outreterre (Menzoberranzan)
Alignement : Chaotique Neutre.
Histoire

Né à Menzoberranzan au sein de la maison inférieure Zestari. Ses qualités guerrières furent rapidement décelées et il bénéficia d'un entraînement dur et inflexible. La maison Zestari avait comme grand projet de créer une armée d'élite pour grappiller une, voire plusieurs, place(s) dans la hiérarchie. Parmi ses confrères, Falawël se hissa, malgré son peu d'entrain, à la première place et fut destiné à être le prochain maître d'armes de la maison. Mais il était un enfant, puis un adolescent, rebelle, indiscipliné et insolent, et se plia mal aux exigences et à l'autorité des femmes de sa maison. Ses incartades furent punies avec légèreté tant son existence était précieuse pour le plan fomenté depuis des années. Il échappa ainsi à la mort ou de graves sévices corporelles, ce qui n'arrangea pas son caractère indocile. Le jour de l'attaque, il profita du chaos pour s'échapper dans les profondeurs de l'Outreterre, se désintéressant du sort de sa maison imprudente et passa pour mort.

Il se perdit dans les couloirs tortueux de l'Outreterre, survivant tant bien que mal, tentant de rester sain d'esprit. Il ne lui vint jamais à l'idée de retourner à Menzoberranzan ou de chercher à rejoindre une autre cité drow. Lors de ses errances, il trouva une étrange épée consciente qui le choisit comme porteur et qu'il nomma Trancheuse. Elle lui permit de retrouver sa lucidité d'esprit. Chassés par un ver géant, ils trouvèrent par hasard un passage vers la surface et furent forcés de s'y rendre, malgré le dégoût évident du drow pour le soleil.

La surface manqua de lui être encore plus fatal que son exil dans l'Outreterre entre l'agression du soleil et la mauvaise réputation des drows. Sans oublier la soif de sang pressante de Trancheuse qui accentuait son côté sanguinaire. Un beau jour, égaré, il fut assailli par des mercenaires de Tempus. Au même moment, des bandits attaquèrent lesdits mercenaires en représailles à un raid punitif mené quelques jours plus tôt et il fut mêlé à la bataille. Trancheuse lui susurra de se ranger aux côtés des mercenaires de Tempus qui, impressionnés par ses prouesses martiales, et croyant à son apparente amicalité, lui laissèrent raconter son histoire puis finalement l'engagèrent, à la condition qu'il se tienne tranquille et suive les ordres.

Etrangement, la cohabitation se passa bien jusqu'au jour où, quelques années plus tard, ses compagnons eurent tous péri ou pris leur retraite. Devenu une source de problèmes à cause de la soif de Trancheuse, un ancien compagnon l'envoya à Padhiver avant qu'il n'ait la justice sur le dos en lui disant que cette ville avait bien besoin d'un mercenaire aussi avide de combats que lui.
Apparence

Grand, musclé et large d'épaules, Falawël en impose physiquement. Il garde ses cheveux, blancs comme neige, mi-longs et les coiffe généralement en attachant les premières mèches à l'arrière du crâne. Sa peau est d'un noir très foncé, sa voix grave et ses yeux rouges. Lorsque Trancheuse prend possession de son corps, sa voix tire sur un ton féminin (hormis lorsqu'ils sont tous les deux à égalité, la voix devenant alors neutre) et ses yeux se foncent jusqu'à devenir de la couleur du sang séché lorsque l'épée est énervée.
Caractère

Son exil dans l'Outreterre ne l'a pas laissé sans séquelle. Bien qu'il soit relativement sain d'esprit, il en a gardé une méfiance profonde, une logique fruste et une violence qu'il peine parfois à réprimer. Il est souvent aussi sanguinaire que son épée et aime particulièrement le combat. Habitué à être seul avec Trancheuse, il lui parle à voix haute, même en présence d'autrui. Falawël n'a guère de patience et plus de témérité que de courage. Il aime les défis et foncera dedans avant de se dire que sa vie pourrait être en danger. Il fait difficilement confiance aux autres et se repose en toute occasion sur l'avis de Trancheuse. Avec elle, il est souvent bougon, taquin et selon elle "adorable". Avec les autres, il restera familier, peu enclin à reconnaître l'autorité. S'il suit des ordres, c'est seulement qu'il l'aura décidé.

Relations :
- Il déteste farouchement toutes les femmes, notamment les femmes drow. L'aversion jalouse de Trancheuse pour la gente féminine n'arrange rien à l'affaire.
- Il est incapable d'imaginer vivre sans Trancheuse. Séparer leur lien mental le plongerait dans une panique et une fureur extrêmes.

Particularités :
- Il possède une épée consciente appelée Trancheuse d'alignement Loyal Mauvais. Elle est une épée longue à deux mains, à la lame bleutée dont elle est fière. Trancheuse est taquine, arrogante et sûre d'elle. Extrêmement jalouse, elle tient précieusement à son "p'*Quiiiiiick* Fala". Elle s'énerve facilement, badine et babille comme une digne pipelette et possède une soif de sang inexpugnable. Elle aura tendance à tenter de posséder Falawël quand la faim la taraude. Ils se font toutefois assez confiance pour qu'elle patiente et lui pour la laisser le posséder pour faire ce qu'elle aime : la cuisine. Quiconque touche cette épée peut parler avec Trancheuse mais laissera donc son esprit visible à cette dernière, et à Falawël par extension, quoique l'inverse ne soit pas vrai. Trancheuse peut décider de séparer son porteur de la conversation. Quand elle s'énerve, sa présence dans l'épée peut être physiquement perçue comme une aura menaçante.
Ils ont récemment retrouvé dans leurs souvenirs qu'elle s'appelait Zircée dans sa première vie, qu'elle était magicienne et qu'elle s'est transmutée dans une épée selon un sortilège de son cru.
- Falawël a récemment rejoint le Bregan D'aerthe de Padhiver.

Réponses

  • silivren7
    silivren7 Member Messages: 64 Utilisateur Arc
    Falawël - Une épée dans les ombres

    Il n'entendait rien.

    Pas même l'écho ténu d'une gouttelette s'écrasant dans un étang perdu entre deux couloirs. Il avait beau tendre ses sens dans le maximum de concentration que sa fatigue et sa soif lancinante lui permettaient, il n'entendait rien. C'en était désespérant.

    Mais cela faisait bien longtemps qu'il ne savait plus désespérer, ou même espérer.
    Son esprit embrumé ne cherchait plus qu'une solution à son problème. Il n'avait plus d'eau. Il avait soif. Il n'y avait pas d'eau.

    Mais il pouvait trouver du sang.

    Il avait faim aussi, après tout. Même s'il pouvait faire taire son estomac plus facilement que sa gorge brûlante.

    Son palais se souvenait encore du goût des entrailles du rothé qu'il avait réussi à trouver quelque… temps plus tôt. Ce ne devait pas être un temps lointain, puisqu'il s'en souvenait encore. S'il se concentrait, sa langue pétillait sous la caresse fantôme de cet écho de souvenir. Il en salivait, à y penser.

    Quelle idiotie de sa part.

    De toute façon, le troupeau s'était enfui dans un tunnel. Il ne les avait pas pris en chasse. C'était peine perdue d'essayer de les retrouver maintenant. Mais l'Outreterre, toute inhospitalière et mortelle qu'elle soit, pouvait le nourrir d'autre chose. Et qui dit proie, dit aussi sang. De quoi étancher sa soif, même sans eau.

    Il lui suffisait d'attirer un prédateur et de le tuer.

    Les prédateurs étaient légions ici. Et ils avaient aussi faim que lui. L'odeur du sang frais en attirerait rapidement un. Ou plusieurs. Parmi lesquels, il pourrait donc faire un choix.

    Mais tiens, c'en était une idée ça. De laper son sang. Juste quelques gouttes pour étancher sa soif lancinante, apaiser la brûlure le temps de chasser. Il se désaltérait dans un deuxième temps.

    Le drow empoigna l'un des crocs de lézard passé à l'étoffe lâche qui enserrait ses flancs émaciés. La pointe acérée était sciemment limée et l'arrière de la dent avait été rappé pour former un manche rustique. Du moins, de quoi tenir le croc à la manière d'une arme.

    Il avait autrefois eu une épée. Mais il l'avait perdu.

    Le croc faisait très bien son office.

    Ses cheveux, longs, sales et emmêlés, l'agaçaient à flotter devant ses yeux et il les rejeta en arrière d'un mouvement d'humeur. Il n'hésita pas une seconde à entailler son avant-bras jusqu'au sang, prenant toutefois garde à ne pas s'infliger une blessure trop profonde, et le porta à sa bouche pour quelques lapées après lesquelles il laissa retomber son bras. Une mince rigole de sang se forma rapidement sur la roche grise et descendit en plics plocs bruyants jusqu'au sol du couloir, quelques mètres plus bas.

    La saillie qu'il avait trouvé lui serait propice pour attaquer sa proie. Il était protégé des trois côtés et du plafond, ayant à peine la place de tenir accroupi. Il lui suffirait juste de se laisser tomber sur le dos du prédateur qui viendrait jusqu'à lui, attiré par l'odeur de son sang, et de lui planter le croc de lézard dans la jugulaire.

    Il lui suffisait juste d'attendre.


    Il attendit. Attendit. Attendit.

    Rien ne changea dans les ombres obscures de l'Outreterre. Il n'entendait toujours rien. Son infravision ne décelait que la chaleur de son sang qui séchait en une flaque en contrebas. Se sentant défaillir, il s'était contraint à arrêter le flux. Bientôt, l'odeur de sang frais n'en serait plus et perdrait son attrait.

    Il attendait. Attendait. Attendait.

    Fssshhh.

    Il ne bougea pas. Mais il avait entendu. Un bruit dérisoire, un caillou roulant sur le sol inégal des cavernes. Un caillou tranchant le silence épais de l'Outreterre.

    Quelque chose arrivait, attirée par son piège.

    Plusieurs choses même, s'aperçut-il. Le drow sourit férocement, découvrant ses dents blanches. Une petite meute de lézards mercuriels venait d'envahir silencieusement le couloir et se rassemblait autour de la flaque de sang. Il identifia en un clin d'œil la plus massive des créatures. Leur chef, à ne pas en douter.

    Il tenait donc sa proie.

    Avant que les lézards mercuriels n'aient l'idée de chercher en l'air l'animal blessé à l'origine du sang qu'ils reniflaient, le drow se laissa glisser de son perchoir, atterrissant directement sur le dos écailleux du meneur. Les deux crocs de lézard furent vivement assénés dans la gorge de l'animal, le perfora de part en part. Il s'effondra dans un unique râle, le drow accroché à lui.

    Sa meute s'était figée. Surprise, indécise, égarée. Il ne lui laissa pas le temps de se ressaisir et de choisir un nouveau chef. Il tira ses crocs de lézard, laissant s'échapper le sang qui assaillit leurs sens de son odeur musqué, et gronda en montrant les dents.

    Il venait de tuer leur meneur. Sans un bruit. Sans lutte.

    Il était plus fort que le plus fort des leurs.

    Il était leur prédateur.

    Les lézards mercuriels s'enfuirent sans demander leur reste et il contint par habitude son cri de victoire. Il avait appris à ses dépens qu'être bruyant dans les détours désolés de l'Outeterre, c'était attirer la mort sur soi.

    Tout comme rester sur place avec une proie.

    Le drow décampa rapidement, en quête d'un lieu pour apprécier sa victoire.



    Les lézards mercuriels ne l'avaient cependant pas oublié. Lui avait fait l'erreur de les oublier, de prendre pour acquis qu'il avait gagné. La chair de leur meneur avait été délicieuse. Son sang avait étanché sa terrible soif. Mais maintenant, il se demandait s'il avait pris la bonne décision.

    La meute le traquait depuis des couloirs.

    La vengeance n'était pas dans leurs esprits. Ils avaient dû sentir sa faiblesse en tant que solitaire face à leurs attaques soudées de meute. Ils connaissaient son odeur désormais et la cherchaient.

    Tenaces. Rapides. Nombreux.

    Il n'arrivait plus à les tromper, ou même les distancer.

    Des couloirs et des couloirs qu'il fuyait. La soif revenait lentement et amenuisait la réserve de sang qu'il avait récupéré dans une gourde en panse de rothé. Le sang n'était finalement pas aussi désaltérant que l'eau. Mais il s'en contenterait.

    La fatigue était plus préoccupante. Il la sentait s'installer dans ses os. Son corps affaibli et malmené éprouvait difficilement la longue marche forcée qu'il s'échinait à maintenir pour distancer la meute.

    Bientôt, il devrait faire un choix draconien : s'arrêter et se battre avant de tomber de fatigue, quitte à y laisser la peau, ou prendre le risque de continuer sa fuite, dans l'idée que les lézards mercuriels abandonnent la chasse.

    Pour l'instant, il choisissait le deuxième choix. Mais s'il devait mourir, il préférait tenter le combat.

    Il brûlait d'envie de se retourner et de se battre.
  • silivren7
    silivren7 Member Messages: 64 Utilisateur Arc
    Modifié (mai 2017)
    Ce fut une caverne qui le sauva.

    Il y déboucha alors que la meute le talonnait à portée d'oreilles. Il sentait le souffle du meneur lui caresser les talons quand soudain tous les lézards mercuriels s'arrêtèrent nets et repartirent en arrière.

    Une sueur glacée lui glissa le long de l'échine alors qu'il les regardait disparaître, craignant de comprendre. Il se retourna d'un bond leste, prêt à se battre.

    Mais il n'y avait rien.

    Le drow jeta un œil en arrière. Il n'y avait plus aucune trace des lézards mercuriels.

    Il déglutit.

    Ce qui pouvait effrayer la meute ne pouvait pas être salutaire pour lui. Même s'il ne voyait, n'entendrait ou ne décelait rien, la chose n'en était pas moins présente.

    Peut-être quelque chose de mort-vivant, pour l'heure invisible.

    Peut-être les terribles Illythids qu'il avait réussi à éviter dans son égarement.

    Peut-être un monstre camouflé, dans les hauteurs, ou entre les concrétions acérées parsemant le sol de la caverne, qui attendait patiemment son heure.

    Peut-être même quelque chose de plus terrible encore. La tour qui se dressait au milieu de la caverne était visiblement de facture drow.

    Mais elle paraissait aussi abandonnée. La porte baillait, laissée entrouverte. Il n'apercevait aucune chaleur dans les environs. Le lac qui s'étendait aux pieds de la tour était bien plus attrayant que la peur d'une menace cachée. Sa gourde vide lui rappelait sa situation. Il avait les lézards mercuriels dans son dos, il ne pouvait donc qu'avancer.

    Le drow trottina silencieusement vers l'étendue d'eau, son piwafwi éliminé resserré autour de lui. Il lui avait sauvé la mise plus d'une fois.

    Mais rien ni personne n'entrava sa route et il put s'abreuver et remplir sa gourde sans être inquiété. Ce n'était cependant pas une raison pour s'atermoyer en ces lieux étranges. Il se dépêcha vers l'autre côté de la caverne, pressé d'en décamper. Au passage, il remarqua que la tour n'avait pas été assaillie par les nombreuses créatures de l'Outreterre mais que le sol et les portes étaient recouverts d'une épaisse couche de poussière.

    Il craignit une protection magique et agrandit ses foulées dans la limite imposée par son déplacement silencieux. Il s'arrêta néanmoins en arrivant à l'arrière de la tour.
    Négligemment plantée en terre, une immense épée bleutée se dressait.

    Elle luisait alors qu'il n'y avait pas de lumière. Elle était d'une propreté extrême alors que la tour était envahie de poussière.

    Le drow frissonna.

    Des innombrables squelettes jonchaient le sol autour de l'arme. A leurs vêtements, il identifiant quelques drows, des duergars et des svirfnebelins, entourés d'un amas considérable de lézards, de rothés et d'autres créatures de l'Outeterre, dont les plus terribles, et d'autres os méconnaissables.

    Cette chose était dangereuse.

    Il devait se dépêcher de déguerpir au plus vite. Plus de silence. Plus de finesse. Il se mit à courir, glissant sur les cailloux et les os.

    Jusqu'à ce qu'une présence n'envahisse son esprit et ne le cloue sur place.

    « Où cours-tu comme ça, mon tout beau ? »

    La voix était féminine, claire, ronronnante. Presque à se pourlécher les babines.

    - Je.. pars… articula-t-il péniblement. Il avait perdu l'habitude de parler dans ses errances. La présence se mit à rire, amusée par l'audace de sa réponse.

    « J'aime ce que je vois dans ton esprit, Falawël. C'est un joli nom… Je t'appellerai Fala ! »

    Falawël cligna des yeux. Falawël. Il s'en souvenait à présent, de ce nom perdu. Il n'en avait plus eu l'utilité depuis… un certain moment.

    - Je pars, répéta-t-il plus fortement, sur un ton ne souffrant pas de contestation.

    Mais la présence le maintenait toujours, malgré ses efforts.

    « Non, non, attends. Je suis toute seule ici. Depuis des siècles immémoriaux. »

    - Ca fait… longtemps… ?

    « Oh, je vois. Tu n'as pas oublié que ton prénom, mon petit. Laisse-moi t'aider. »

    - Comme eux ? dit-il, accusateur, en pointant les squelettes. La voix dans sa tête renifla dédaigneusement.

    « Eux sont venus pour me posséder. Ils m'ont bien nourrie. Les animaux aussi, même si c'était nettement moins savoureux. »

    - Et moi… me manger ?

    Immobilisé, incapable fuir la mort, il ne lui restait que la bravade comme défense. Aurait-il donc trouvé son prédateur ?

    « Non, non, toi, je t'aime bien ! Tu m'as trouvé belle et dangereuse. Et ça fait très longtemps que je n'avais pas discuté. Prends-moi avec toi, mon adorable Fala. Je serrais ton épée, ta force, ton amie. »

    - Les amis trahissent, marmonna Falawël. Un silence lui répondit. Il ne dura pas et la voix reprit sur un ton presque désolé.

    « C'est vrai, j'avais oublié. Ta camarade alors. Si tu me choisis, je ne te trahirai jamais. Je serais toujours avec toi. Tu ne seras plus jamais seul. »

    Touché en plein cœur, cœur qu'il croyait éteint, ou alors protégé par une épaisse couche de chitine, Falawël ne put retenir un tremblement d'envie. Il sentit la présence sourire et elle le lâcha, l'invitant à la rejoindre.

    « Je perdrai beaucoup de mes pouvoirs en quittant ma demeure mais je suis tellement seule moi-aussi. Prends-moi avec toi, mon adorable. »

    Il se laissa tenter, comme ensorcelé par la promesse. Ses pas le menèrent jusqu'à la lame bleutée, écrasant sans ménagement les squelettes qui parsemaient ses alentours, et il referma sans marquer d'hésitation sa main sur le pommeau.

    Il ne montrerait pas sa peur.

    Mais l'épée ne le mordit pas. Elle fredonna plutôt son ravissement devant son choix et sa présence dans sa tête devint plus forte tout en étant moins autoritaire. Il restait maître de lui-même.

    « Il y a un sortilège d'attraction et d'engluement dans cette caverne. Mais je dois toucher le sol pour l'utiliser. » babilla l'épée, même s'il n'avait rien demandé.

    - Je ne suis pas adorable, marmonna Falawël, déclenchant un tintant éclat de rire. Il se promit de ne jamais cesser de la reprendre sur ce terme, quitte à batailler avec elle, encore, encore et encore. Elle n'en rit que plus en captant cette pensée.

    Le drow déchira la chausse qui n'avait pas servi à confectionner sa ceinture et attacha l'arme dans dos, cachée par le piwafwi.

    « Oh ! Cette cape empuantit mon air ! »

    - Tu feras avec... Trop visible.

    « Je vais avoir du travail pour rendre ton langage adéquat à une discussion, mon p'*Quiiiiiick* Fala. »

    Il haussa les épaules, peu intéressé par la chose.

    - Ton nom ?

    « Vraiment, un travail colossal. Mon nom est… »

    Il y eut un silence pesant dans sa tête. Un sourire désabusé flotta sur les lèvres de Falawël.

    - Toi aussi, tu l'as perdu ?

    « Quand il n'y a personne pour le prononcer, comment le retenir ? » bouda l'épée, blessée dans sa fierté. Le drow ne pouvait qu'être d'accord. Il tapota le pommeau qui reposait près de sa clavicule.

    - Tu seras Trancheuse.

    Il venait encore de réussir à la faire taire. Son sourire devint un rictus goguenard. Sa première victoire ouvrait des perspectives agréables pour leur futur commun.

    « Peu recherché… mais j'aime. Allez, en avant, mon petit Fala ! Le monde nous tend les bras. »

    En effet, avec une telle pipelette en tête, il ne serait plus jamais seul. Il s'énerverait sans doute contre son babillage mais jamais, au grand jamais, il ne la lâcherait.

    Alors qu'il se détournait de la tour, un livre accapara son attention. Il était tombé d'une table, près de l'endroit où Trancheuse avait été plantée.

    Le nom de l'auteur était inscrit sur sa couverture.

    Mais Falawël n'en avait cure. Il reprit sa route avant de retenir le nom.
  • silivren7
    silivren7 Member Messages: 64 Utilisateur Arc
    Modifié (mai 2017)
    …. [Des années plus tard] ....

    Falawël se redressa sous un sursaut, réveillant aussitôt Trancheuse qui s'affola dans sa tête.

    - Tais-toi ! siffla-t-il sèchement. Il se trouvait dans le lit sa chambre. Il s'était endormi tout habillé, lessivé par ses recherches et les commentaires incessants de Trancheuse.

    Ils avaient réussi à retrouver de vagues rumeurs parlant de la caverne où elle avait tué des siècles durant. Tout cela avait ravivé ses souvenirs.

    Dont celui d'un livre orné d'un nom.

    « Tu connaissais mon nom depuis tout ce temps ?! » piailla Trancheuse. Il grimaça en se tenant les tempes.

    - Le souvenir est trop flou. Je ne le vois pas.

    « Moi, si, maintenant qu'il est remonté. » lui avoua l'épée. Loin d'être badine ou joyeuse, Trancheuse avait un ton neutre. La trouvaille la touchait plus qu'elle ne voulait l'avouer.

    - Alors ?

    « Transmutation d'immortalité de la Fabuleuse Zircée. »

    - Toujours modeste, se moqua Falawël. Trancheuse lui envoyant une légère onde de douleur qui ne fit que le faire rire. Il aimait quand il avait le dessus sur elle, comme ça n'arrivait pas souvent. Comme l'autre soir, avec le Corbeau, quand il l'avait mise au défi de rester muette.

    - C'est une piste considérable ce titre.

    « J'étais magicienne et je cherchais à devenir immortelle. Ce que j'ai réussi. En me transmutant dans une épée. Vraiment, j'étais, et je suis encore, fabuleuse. »

    - La "Fabuleuse Zircée", répéta Falawël, testant ce nom aux sonorités nouvelles. Je préfère "Trancheuse".

    « Comme j'aime mon "petit Fala". »

    - Tant que ce n'est pas "adorable" que tu utilises comme monnaie d'échange.

    « Ah ! »

    - Non ! l'arrêta sévèrement le drow. C'est trop tard.

    « … Soit. Seulement mon "p'*Quiiiiiick* Fala". Tu pourras râler pour "adorable". »

    Il se rengorgea. Deuxième victoire de la matinée.

    « Maintenant, j'ai faim. Quelle idée de rêver de chasse, de sang et de lézards. »

    - J'ai un appétit d'ogre, moi aussi, avoua Falawël en souriant méchamment. Il croquerait bien dans de la chair sanglante.

    Il sauta hors de son lit, tellement joyeux que son pas en fut sautillant.

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