[HistoireRP] L'ascension

asbaka

Les deux miroirs dans la chambre de Jacob se faisaient face. L'un était placé au dessus du coffre à vêtement, sur le mur ouest et l'autre, sur le mur est, était recouverte d'un petit rideau et une chaise était placée devant elle de manière à ce que celui qui s'y asseyait ne pouvait pas voir directement ce qui se passait dans le miroir.

Jacob s'installa sur cette chaise. La bouche sèche, le ventre noué. Il avait ses plus beaux habits sur lui (pas grand chose) et se préparait mentalement à l'épreuve qui allait suivre. Il finit par vaincre sa peur et à tirer sur la petite cordelette, révélant le second miroir qui se reflétait dans le premier. Sans regarder en direction de la surface réfléchissante, il déclara d'une voix qu'il voulait forte :

"L'humble serviteur demande son maitre. Il désire parler à Bélial !"

Rien ne se produisit pendant quelques instants mais Jacob savait très bien que c'était normal et que cela ne signifiait pas que l'horrible odeur de souffre ou la pression sur ses épaules n'allaient pas venir. L'air devint lourd et puant et Jacob sentit l'eau goûter sur ses tempes et ses poils se dresser malgré la température qui semblait monter. Il se contracta sur sa chaise, se faisant le plus petit possible tout en restant droit et surtout, il ne ferma pas les yeux. Il savait que cela était une faute d'étiquette.

Soudain, la terrible voix suave qu'il craignait tant résonna dans la pièce. "Jacob !" Dit-elle, comme-ci elle parlait à l'oreille du sorcier. "Je t'attendais ! Je tenais à te dire que j'ai écouté avec joie les récents rapports sur tes réussites. Bien entendu j'attends de toi que tu continu sur cette voie et que tu consolide tes récents acquis. Quoi qu'il en soit, que désire-tu ?"

"Peu de chose, seigneur. Juste savoir si mon cadeau est arrivé et vous a plus. J'ai pris le temps de rédiger un rapport qui fasse office de titre légal en cette matière." Jacob répondit, souriant malgré son malaise grandissant. Lointaine est l'époque où, enfant, il pouvait soutenir la présence du sombre Archidiable sans broncher. Il y avait dans l'insouciance des jeunes -et leur incapacité à comprendre ce qui se joue sous leurs yeux- une armure contre le fantastique. "Grandir est nul", en effet.

"Ah oui ! Ce cadeau ! Il est magnifique en effet. Mais je n'en attendais pas moins. Peu peuvent se vanter d'avoir capturer et offert un Archidiable ! Malgré tout, je tiens à te récompenser pour tes récents proprets. C'est pourquoi mon propre cadeau est en route."

Jacob se dressa un peu plus sur sa chaise, intrigué.

"Il a été discipliné et sera surement un fidèle servant. Ah ! Si tu avais put sentir sa douleur et entendre ses cris ! Mais passons, tu devrais le recevoir d'ici bientôt.

Il s'appelle Nefelym et bien que privée de sa puissance d'antan, je suis certain qu'il te sera très utile."

Jacob écarquilla les yeux et perdit toute couleur. Bélial allait-il réellement lui renvoyer cette ordure ? Jacob ôsa presque répondre à son suzerain, mais les mots lui manquait. Même si il ne regardait toujours pas le miroir, il était certain d'entendre les ricanements du seigneur du quatrième enfer.

"Oh, avant que j'oublie. Ne crois pas que je n'ai pas repérer la mise en circulation sur le marché d'un rubis sanguin. Mais je ne ferais rien pour empêcher cela. Amuse-toi bien avec les autres pierres et ton nouvel ami, Jacob !"

Et c'est dans un terrible fou rire que la présence de Bélial quitta la pièce et que le rideau se referma sur le miroir. Jacob resta longtemps sur sa chaise, à réfléchir, jusqu'à ce que quelqu'un toqua à la porte.

"Maitre ? On a un colis qui vient d'arriver à la cave."

Jacob soupira avant de se lever. "Très bien. J'arrive." Il n'était pas aveugle, le cadeau de son maitre était tout à la fois une punition, un test et une opportunité si il s'en sortait correctement.

Encore fallait-il qu'il s'en sorte.