Rejoignez le serveur Discord de la communauté francophone de Neverwinter : https://discord.gg/t763YBK

[HistoireRP] Scénario : "La guerre ne cessera donc jamais !!!"

warlag2
warlag2 Member Messages: 79 Utilisateur Arc
400454Mythdrannormap.jpg

. Myth Drannor, 18thMirtul*
C'est la fête ! La fille du Coronal de Myth Drannor se marie,
. Vous êtes invité(e), vous ainsi que votre éventuel(le) conjoint(e) à la cour de Myth Drannor afin de célébrer l'union de Nìniel, fille de la Coronal Ilsevele Miritar. Vous serez prié d'apporter à son attention un présent. Nous attendrons votre présence dans quatre Hyrars* à compter du jour inscrit ci-dessus.

Cordialement,
Elvindil, intendant du Coronal

*Mirtul : ce qui correspond au mois de mai mis à part qu'il ne contient que 30jours et non 31
*Hyrars : même principe qu'une semaine mais avec 10 jours :D


Fort heureusement il n'y eut que très peu d'invités de Padhiver qui ont pu s'y rendre, seul Sithijiiris Umbras, Zaphira Nightdawn et Aendis Silverspear ont fait le voyage. Pourquoi dis-je "Fort heureusement" ? Et bien visiblement vous ne lisez pas les journaux : il y a eu un attentat lors du mariage ! Nìniel est morte ainsi que son prétendant, et quelques autres nobles de la cour elfique. Un drow ! Un drow est parvenu à percer les défenses de la cité, s'est introduit dans les quartiers privés du château pour enfin arriver dans la salle de bal. Et c'est à ce moment qu'a eu lieu le massacre...
D'après les rumeurs Sithis et Zaphira ont poursuivi le drow dans toute la cité avant de le rattraper, mais il a mis fin à ses jours avant qu'elles n'extirpent la moindre information.
Suite à cela les mages de Myth Drannor ont mis en place un bouclier protecteur bloquant toutes forme de magie illusoire, destructrice, ou même réparatrice. La garde a aussi organisé des rondes plus fréquentes et contenant un plus grand nombre de soldats. Enfin tout ça pour dire que les relations entre drows et elfes à Myth Drannor ne sont pas prêtes de s'arranger...
[membre de la communauté Rôliste]
Sauvons les rôlistes !!!

«Si l'ombre peut soigner alors la lumière peut périr» Phalaia Saana'iss, manteau de la nuit et reflet
«Pourquoi ne se contenter que d'un type de magie ?» Médée Ying, invocatrice, évocatrice et illusionniste de petite taille
«Si t'es pas capable d'faire un effort pour garder ta bourse t'étonnes pas qu'elle soit dans mes mains» Sithijiiris Umbraïs, Assistante divinatrice et voleuse à la tire.
«Le bonheur se trouve toujours auprès de ceux qu'on aime» Firiel Elenwë, jeune elfe de la lune
«Profite de tout ce qui te fais le plus plaisir, et fais tout ce qui est en tout pouvoir pour le faire durer» Inysse Baletie, initiée de Sélûné
Post edited by peacedragon#6246 on

Réponses

  • sgkaltezar
    sgkaltezar Member Messages: 166 Utilisateur Arc
    Modifié (août 2015)
    Myth Drannor, le lendemain de l'attentat

    Le général Nightdawn fulminait. Dans un corps armé, l'échec des uns était la faute de tous. Ce soir, la fille de la Coronal avait perdu la vie, l'honneur de chaque femme ou homme responsable de la sécurité de cette contrée se trouvait bafoué. Tournant en rond dans son bureau, il ne s'interrompait que pour se servir un verre de son brandy préféré des Vaux.

    La porte s'ouvrit, révélant Zaphira en tenue d'apparat, des vêtements de tissus légers, décorés du blason des Nightdawn, un sabre accroché à la ceinture. "Père, vous m'avez convoquée ?", interrogea-t-elle.

    Erwyn l'invita à s'asseoir dans un fauteuil autour d'une table basse. Il remplit un second verre qu'il offrit à sa fille avant de prendre place à son tour, face à elle. Il s'exprima gravement : "Zaphira, je sais que ça ne va pas te plaire, mais tu vas devoir malheureusement retourner à Padhiver dans les plus brefs délais."

    La jeune femme fronça les sourcils, effectivement, l'idée d'abandonner Myth Drannor et son père en ces heures sombres ne l'enchantait guère. Elle dégusta une gorgée d'alcool et leva un regard interrogatif sur son interlocuteur.

    "D'abord, nous perdons un artefact, dont nous ignorons le potentiel magique, dans la nature", continua-t-il sur un ton presque accusateur. Il faisait référence au chargement que sa fille et quelques hommes avaient dû apporter à Padhiver quelques mois auparavant. Le convoi avait subi une attaque dans la forêt de Padhiver et les auteurs ne furent jamais retrouvés.

    Il poursuivit : "Cérès Moonfire, qui devait réceptionner l'artefact à Padhiver, est, elle aussi, introuvable. La ville est envahie par les drows, selon tes propres dires. Finalement, à peine faisons-nous revenir du monde de la Côte des Epées pour ce mariage, qu'un drow arrive seul, il marqua ce mot, à percer les défenses de Myth Drannor pour assassiner le couple et quelques nobles au passage. Trop de coïncidences dans ces événements, j'ai besoin d'yeux et d'oreilles à Padhiver. Aendis et toi êtes les seules en qui je puisse avoir confiance."

    La demi-elfe lâcha un profond soupir et reprit une gorgée de son nectar. Son père avait raison, sa présence dans la capitale du Cormanthor n'apporterait rien. Cela ne faisait aucun doute que des traîtres devaient se trouver en ville, mais les maîtres-espions les débusqueraient et les traduiraient devant la justice coronariale. Elle serait définitivement plus utile à Padhiver, surtout si des gens de la cité de Neverember se révélaient impliqués dans le complot.

    "Très bien, de toute manière, même si je refusais, vous seriez capable de me l'ordonner, père, ironisa-t-elle. Je repars au plus vite pour Padhiver, soyez prudent." Elle termina son verre et prit congé assez formellement de l'elfe. Sans conduire à une véritable rupture familiale, le décès de la mère de Zaphira avait clairement assombri les relations avec son père.
    ***

    Alors qu'elle approchait du temple, Zaphira n'apercevait que des visages graves, ténébreux et tristes. Les conversations de rue, les cris des commerçants, les rires des enfants s'étaient envolés pour laisser place à un silence assourdissant. Myth Drannor, la Cité des Chants rendue aphone par la mort de son joyau ... le coeur de la ville ne battait plus.

    Sehanine Archelune, Séluné, les deux symboles trônaient côte à côte sur l'arche soutenant le portail du sanctuaire lunaire. Deux peuples, deux déesses se révélant une seule et même entité, plus d'une prêtresse et d'un prêtre s'étaient retrouvés choqués à l'époque. Le bâtiment appartenait aux rares constructions intégralement en pierre de la cité et le claquement des bottes de la guerrière sur le sol marbré brisa le silence ambiant lors de son entrée.

    Cherchant autour d'elle, la jeune femme approcha une novice qui prenait soin de fleurs décoratives et s'enquît de l'emplacement de dame Silverspear. Renseignement pris, elle s’orienta sans peine jusqu'à sa destination, connaissant parfaitement les lieux depuis des années.

    Aendis se concentrait sur un livre traitant de médecine à l'arrivée de Zaphira. Son patient, le visage fermé, profondément endormi sur un lit, ne trahissait aucun signe de douleur dans son sommeil, ni de rêve ou de cauchemar. La demi-elfe s'interrogea sur les raisons de cette quiétude anormale chez un malade; était-ce une drogue administrée par sa soigneuse, ou autre chose ?

    "Nous allons devoir repartir pour Padhiver", annonça d'emblée Zaphira. La prêtresse releva les yeux de son livre et lui répondit : "Pas tout à fait mon chou. Tu vas retourner à Padhiver seule. J'ai encore du travail ici, notamment pour celui-ci." Elle désigna l'elfe allongé du menton. "D'ailleurs, voudrais-tu bien me rendre un service et porter cette missive à son fils ?" Elle ramassa une lettre posée sur sa table de lecture et la tendit à sa protégée. "Il s'appelle Poeri, tu ne devrais pas avoir de difficulté à le retrouver. Et ne fais pas cette tête ! Je sais que ton père nous veut toutes les deux à Padhiver. Mais ça devra attendre. Je te rejoindrai sitôt mon travail terminé ici."

    Zaphira poussa un profond soupir, se saisit du papier et s'apprêta à prendre congé, bien plus chaleureusement qu'avec son père, de son amie sélunite. Aendis ajouta quelques mots à l'attention de la guerrière : "Ne t'inquiète pas, je suis certaine qu'Heraziel va bien. D'ailleurs, lorsqu'il ressortira de son voyage souterrain, ce serait mieux que tu sois sur place pour l'accueillir, voilà une bonne raison pour toi de retourner à Padhiver. Et puis, qui sait ? Peut-être qu'il pourra nous aider dans l'enquête, ton homme est assez doué pour ce genre de chose. Va maintenant et que Séluné te garde !"

    Quelques heures plus tard, Zaphira bouclait ses paquetages et quittait Myth Drannor avec une certaine nostalgie. Son amie avait raison, sa seule motivation pour retourner à Padhiver résidait en l'espoir d'y retrouver Heraziel sain et sauf. Songeant au long voyage qui l'attendait, se souvenant que sa licorne connaissait la route, la jeune femme s'empara d'une bouteille de brandy des Vaux avec un sourire presque coupable.
    Maître du donjon de la communauté rôliste

    Me contacter:

    e-mail : jeremy.berthet@logx.ch / twitter : @kaltezar / skype : grapeshire

    Personnages:

    Aendis Silverspear, Grande Prêtresse Initiée de Séluné
    Zaphira Nightdawn, Guerrière de Myth Drannor
    Cérès Moonfire, Mage de Padhiver
    Isaelle, Novice de Corellon de Sharandar
    Harold Faithfire, Chevalier errant d'Amn
  • warlag2
    warlag2 Member Messages: 79 Utilisateur Arc
    N'hésitez pas à compléter comme l'a fait Sgkaltezar c'est fait pour ^^ comme ça personne n'est perdu dans cette histoire, un peu complexe je vous l'accorde...
    [membre de la communauté Rôliste]
    Sauvons les rôlistes !!!

    «Si l'ombre peut soigner alors la lumière peut périr» Phalaia Saana'iss, manteau de la nuit et reflet
    «Pourquoi ne se contenter que d'un type de magie ?» Médée Ying, invocatrice, évocatrice et illusionniste de petite taille
    «Si t'es pas capable d'faire un effort pour garder ta bourse t'étonnes pas qu'elle soit dans mes mains» Sithijiiris Umbraïs, Assistante divinatrice et voleuse à la tire.
    «Le bonheur se trouve toujours auprès de ceux qu'on aime» Firiel Elenwë, jeune elfe de la lune
    «Profite de tout ce qui te fais le plus plaisir, et fais tout ce qui est en tout pouvoir pour le faire durer» Inysse Baletie, initiée de Sélûné
  • sgkaltezar
    sgkaltezar Member Messages: 166 Utilisateur Arc
    Myth Drannor, quelques jours après l'attentat

    La pleine lune brillait de mille feux dans le ciel. Assise sur une branche haute de son arbre-manoir, la prêtresse contemplait la manifestation de sa déesse, une moue mélancolique accrochée au visage. Habituellement, elle adorait venir écouter le bruissement du vent dans les feuilles de cet érable vieux de quinze siècles, tenter de discuter avec une chouette de passage ou encore admirer le reflet multicolore des lampadaires à arcane en contrebas.

    Les Hauts Mages avaient temporairement transformé la Cité des Chants en zone sans magie. Les quelques lampes à huile illuminant modestement les grandes artères pavées, pratiquement vidées de tout passant, témoignaient de l'absurdité de leur mesure. Ils endormaient la ville alors que, plus que jamais, elle devait vivre éveillée, tous les sens en alerte.

    A l'instar de plusieurs dignitaires de Myth Drannor, Aendis Silverspear avait obtenu l'accès au corps du meurtrier, déposés sur un lit de pierre dans les sous-sols de Château Cormanthor, la place forte de la Coronal. En repensant à ces instants passés dans cette cave, la prêtresse frissonna, serrant ses genoux contre elle, comme une petite fille esseulée et apeurée au milieu de la nuit.

    Le cadavre, allongé sur le dos, ne portait pratiquement aucune marque de combat. Constatant qu'il n'échapperait pas à ses poursuivantes, le drow s'était donné la mort en avalant un poison aux effets quasi immédiats. Son torse était recouvert d'une immense fresque tatouée à l'encre noire, ce qui en rendait l'inspection difficile sur la peau d'ébène de l'elfe sombre. S'aidant d'une torche, elle avait étudié durant de longues minutes les moindres recoins du tatouage déchiffrant peu à peu la nature de leur véritable ennemi.

    D'abord, elle identifia le blason stylisé en signes tribaux du nouvel empire netherisse, les trop fameux Shadovars opérant depuis leur capitale imbibée de l'essence même du Plan des Ombres, Pénombre. Passant le doigt le long d'un trait, elle avait senti son sang se glacer. Non seulement, le Drow avait voué allégeance à l'église de Shar, mais il avait rejoint les Sombre Justicars. Un ordre d'élite, parfaitement entraîné et voué aux arcanes les plus secrets de la Déesse Sombre.

    Une larme s'écoula lentement le long de sa joue, alors qu'elle repensait à la partie du tatouage relatant les hauts faits du Drow. Il comptait plusieurs prêtresses et prêtres de Séluné, dont une Grande Prêtresse, parmi ses victimes.

    Aendis avait immédiatement informé les dirigeants de la cité de ses découvertes. Le Royaume de Cormanthor devait composer avec un nouvel adversaire, bien plus insidieux et dangereux que les restes des clans Drows éparpillés dans la forêt. Les Shadovars ne laisseraient rien au hasard et le pire était sans nul doute à venir.

    Un battement d'ailes se fit entendre, l'arrachant à ses sombres pensées. Aendis sentit les serres s'enfoncer légèrement dans son épaule laissée nue par sa fine chemise de nuit. Sa tête pivota pour admirer la chouette épervière qui la salua d'un ululement joyeux. La prêtresse se fendit d'un sourire, s'adressant à l'animal comme s'il pouvait la comprendre : "Salut toi, cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes croisées".

    Le rapace nocturne la gratifia de quelques notes de son chant. Elle poursuivit : "Tu vois, durant toutes ces années, je suis restée dans l'ombre, conseillant, soutenant, réconfortant les combattants de la justice, à la manière d'une éminence grise." Sa main caressait doucement le plumage de l'oiseau. "Il semblerait que les dieux aient décidé de changer mon rôle. Les agents de Shar se préparent à la guerre, et face à eux, je deviens le soldat, tout comme les autres dévots de Séluné. Puisse-elle nous donner la force de lutter, car si nous échouons, les Shadovars changeront à jamais la face du monde. Comprends-tu ?"

    La chouette lui répondit par quelques cris d'encouragement avant de reprendre son envol vers d'autres contrées. Elle ne la retint pas, la regardant s'éloigner au clair de Séluné, les larmes séchées et les yeux emplis d'une ferveur nouvelle. Cela ne faisait aucun doute, cette guerre, qui se profilait à l'horizon, ne pouvait être que la sienne. Cependant, une question restait en suspens : était-elle prête ?
    Maître du donjon de la communauté rôliste

    Me contacter:

    e-mail : jeremy.berthet@logx.ch / twitter : @kaltezar / skype : grapeshire

    Personnages:

    Aendis Silverspear, Grande Prêtresse Initiée de Séluné
    Zaphira Nightdawn, Guerrière de Myth Drannor
    Cérès Moonfire, Mage de Padhiver
    Isaelle, Novice de Corellon de Sharandar
    Harold Faithfire, Chevalier errant d'Amn
  • warlag2
    warlag2 Member Messages: 79 Utilisateur Arc
    -"Des sombres justicars ? et puis quoi encore ? Il est urgent de rétablir la magie, peut importe les risques, il faut se tenir prêt !"
    -"Mais nous perdrons une défense non-négligeable contre la magie"
    -"Ah... je t'apprendrais, mon apprenti, deux choses, d'une la magie de la toile d'ombre n'est en rien bloqué par un vulgaire sort d'antimagie, de deux ce "mur" ne fera que nous pénaliser si l'attaque vient de l'extérieur... *coupe la parole de son apprenti avant que celui-ci n'entame sa phrase* Non ! tu ne me feras pas changer d'avis je vais de ce pas en parler au autres Mages restes ici et ne fais rien de stupide !"

    La proposition n'a même pas eut besoin de débat ni de vote, elle fit l'unanimité dès les premiers mots, Ainsi la barrière fut retirée le lendemain.
    [membre de la communauté Rôliste]
    Sauvons les rôlistes !!!

    «Si l'ombre peut soigner alors la lumière peut périr» Phalaia Saana'iss, manteau de la nuit et reflet
    «Pourquoi ne se contenter que d'un type de magie ?» Médée Ying, invocatrice, évocatrice et illusionniste de petite taille
    «Si t'es pas capable d'faire un effort pour garder ta bourse t'étonnes pas qu'elle soit dans mes mains» Sithijiiris Umbraïs, Assistante divinatrice et voleuse à la tire.
    «Le bonheur se trouve toujours auprès de ceux qu'on aime» Firiel Elenwë, jeune elfe de la lune
    «Profite de tout ce qui te fais le plus plaisir, et fais tout ce qui est en tout pouvoir pour le faire durer» Inysse Baletie, initiée de Sélûné
  • lembortag
    lembortag Member Messages: 13 Utilisateur Arc
    HRP/ Whaouh ... Avec une telle écriture vous avez transmis le goût de la lecture à mon nain :smiley: Et mon nain attend la suite avec impatience :smile: /HRP
    [Membre de la Communauté Rôliste]

    "Qui vole un nain prend un pain "
    "Tant qu'il y auras de l'alcool, il y auras des nains"
  • warlag2
    warlag2 Member Messages: 79 Utilisateur Arc
    Modifié (octobre 2015)
    Quoi de mieux que la magie de l'ombre pour attaquer une cité elfe adepte de la magie de la toile ?
    Quoi de mieux qu'une lame pour blesser et percer des cœurs ?
    Quoi de mieux qu'une vengeance pour finir une guerre en beauté ?
    Quoi de mieux qu'une lame vengeresse imprégnée de la magie de la toile d'ombre ?

    La lame que le drow utilisa n'était pas commune voire à la limite de l'artéfact, maniée par un Shadar elle peut se changer en une machine de destruction plus rapide que discrète et plus douloureuse que rapide... Imbibée d'une magie aussi sombre qu'ancienne, elle bloque tout magie bonne venant de la dame d'argent. Son pouvoir empêcha aux prêtre(esse)s de Myth Drannor de soigner la plupart des blessés puisque l'antimagie de l'arme coulait dans le sang de ses victimes...
    [membre de la communauté Rôliste]
    Sauvons les rôlistes !!!

    «Si l'ombre peut soigner alors la lumière peut périr» Phalaia Saana'iss, manteau de la nuit et reflet
    «Pourquoi ne se contenter que d'un type de magie ?» Médée Ying, invocatrice, évocatrice et illusionniste de petite taille
    «Si t'es pas capable d'faire un effort pour garder ta bourse t'étonnes pas qu'elle soit dans mes mains» Sithijiiris Umbraïs, Assistante divinatrice et voleuse à la tire.
    «Le bonheur se trouve toujours auprès de ceux qu'on aime» Firiel Elenwë, jeune elfe de la lune
    «Profite de tout ce qui te fais le plus plaisir, et fais tout ce qui est en tout pouvoir pour le faire durer» Inysse Baletie, initiée de Sélûné
  • staneria
    staneria Member Messages: 55 Chef de Guilde
    Padhiver et ses environs, un mois et demi après l'attentat

    Le drow profitait du calme au nord de la forteresse pour dormir un instant. L’intendant lui avait confirmé que l’endroit resterait désert un moment, les priorités étant ailleurs concernant les constructions en cours. Morgemil ouvrit paresseusement un œil, grimaçant face au soleil qui lui agressait ses rétines violines. Son récent voyage en Ombreterre l’avait obligé à forcer sur son infravision et de sévères migraines lui sévissaient la tête dès qu’il restait trop longtemps en plein jour.

    Une explosion retentissante en provenance de la cour centrale le poussa à sortir de sa cachette. Il faut dire que pendant son absence à Menzoberranzan, Moon avait mené la guilde d’une main de fer en tentant de préparer une potion de soin... qui jusque là, avait fait sauter l’aile l’ouest du fort. Spéculant d’avance sur le nombre de pierres à devoir recommander pour les réparations, le voleur rejoignit les Valaurkos déjà sur place.

    « Mais enfin un peu de foudre n’a jamais tué personne ! ... Bon d’accord, mauvais exemple. » S’énerve une tieffeline en robe blanche, une drow en tenue légère non loin derrière elle.

    Perséphone... et Umartta... en train de "s’entrainer" sur les mannequins un peu à l’écart de la place. Que ce soit un nouveau jeu ou une rivalité naissante, rien de tout cela encouragea le drow à venir leur parler. Perséphone avait beau être une tieffeline bourrine, elle restait la mage officielle de la guilde et, quand elle ne cherchait à pas démontrer les "bienfaits" de ses éclairs, démontrait d’une intelligence hors norme. Umartta était son penchant dans la magie démoniaque même si la sorcière devait son savoir aux nombreux ouvrages qu’elle dévorait quand elle n’avait personne à effrayer.

    « Je peux savoir ce que vous faites... ? Osa demander Morgemil aux deux femmes.
    - On fait une pause !! J’en ai marre de devoir rester la journée enfermée à faire joujou avec un chaudron ! Clama Perséphone. Faut que j’me défoule !
    - Et toi ? Demanda le voleur à sa cousine. C’est quoi ton excuse ?
    - Aucune. Je voulais juste taper sur les mannequins. » Lui sourit Umartta.

    Satisfait de ces réponses, Morgemil préféra se renseigner à la seule personne qu’il jugeait saine dans sa guilde. A peine eut-il tourné le dos qu’un souffle de feu nécrotique balaya la ruelle, effrayant au passage quelques cerfs qui croyaient naïvement que la quiétude reviendrait temporairement en ces lieux.
    ***

    L’avantage avec Thorfin, c’est qu’il était simple à suivre. Alchimiste (et artificier depuis peu...) désigné des Victores Valaurkos, le nain tenait à cœur de concocter la potion ultime de Moon : une potion de soin mêlant tout ce qu’on pouvait trouver sous la main. Arcanes, sorcellerie, magie divine, alchimie naine se mêlaient au sang de dragon (Morgemil n’avouerait pas aux plus jeunes d’où il provenait) et les fleurs de Selûne portées par Elli et Zaphira. Thorfin avait eu la brillante idée d’utiliser des larmes de Tyrannoeil comme catalyseur (là, c’est Moon qui refusait de lui citer la provenance) et Perséphone par trouver le bon dosage pour que la mixture cesse de leur sauter au visage. L’explosion ne provoquait étrangement aucuns dégâts physiques... alors que le matériel prenait cher.

    Même si la confection de cette potion de soin commençait à entamer les budgets de la guilde, Morgemil n’aurait arrêté les frais pour rien au monde, quitte à courir de mission en mission pendant des mois. Il savait qu’à Myth Drannor, les victimes de l’attentat n’arrivaient à guérir de leurs blessures et parmi ces victimes, il y en avait une en particulier à qui il voulait prouver quelque chose...

    « Tu ne devrais pas arriver vers les gens dans leur dos Moon, c’est dangereux... lâcha le drow d’un ton morne.
    - Je sais. Et tu noteras que j’ai fais un raffut pas possible pour m’éviter une dague dans le front. C’est d’un désagréable ! Même si j’ai pris en compte que tu avais affuté tes réflexes en Ombreterre, je n’oublie pas que tu restes ma petite fougère qui tracasse pour un rien. »

    La demie-elfe lui afficha un grand sourire innocent avant de prendre place à ses côtés sur le toit. D’ici, ils avaient une bonne vue sur Padhiver, notamment du bâtiment de guilde des Templiers.

    « A toi aussi il te manque ? Ton elfe ? Lui demanda Moon au bout d’un moment.
    - Gardien finira par te répondre et je te signale que je ne compte pas faire ce voyage pour Poeri uniquement... la vie de son père est en jeu.
    - Oui bien sûr. Et c’est la raison pour laquelle tu pars seul à l’assaut de Myth Drannor alors que des centaines de drows s’y cassent les dents depuis des années. Morgemil c’est de la folie ! Tu vas finir en pelote de flèches avant même de voir la couleur de leurs portes, ironisa-t-elle.
    - C’est le risque... mais je veux le prendre.
    - Je présume que tu as tout prévu pour ton fils et Umartta ?
    - Nalfein sera entre de bonne main et quant à Um... elle cherchera sûrement à me le faire payer. » Soupira Morgemil, tout en pensant pour lui-même qu’elle le fera certainement, qu’il revienne mort ou vif.

    Moon n’insista pas mais le plaisant silence qui régnait entre eux lui devenait de plus en plus insoutenable. Son ami était trop calme, beaucoup trop calme.

    « Vas-y au moins avec Illidrin. Je sais qu’il a de la famille à Myth Drannor et ça ne serait pas un mal que tu sois accompagné. Ils hésiteront peut-être à abattre froidement un drow s’il est aux côtés d’un elfe du soleil, débâta l’archère.
    - C’est une idée. Fais-moi penser à lui donner un mot quant à l’utilisation de la potion. Et des nouvelles concernant Ashalla.
    - Tu en as ?? Elle est en vie ? Où est-t-elle ?
    - Demain, rapport, sur ton bureau, à l’aube. » Se contenta-t-il de sourire.

    Poeri lui avait confirmé dans une lettre que sa mère avait vu la guérison de son père lors d’une vision, ce qui le confortait à croire qu’il arriverait vivant pour délivrer cette potion. Mais ça, il préférait le garder pour lui. Cependant, Morgemil se sentait obligé d’informer Moon qu’Ashalla, la sœur jumelle de Poeri, était en vie. Sauf que le budget restant des Valaurkos était loin de suffire pour payer sa libération aux Illithides... ou au Bregan D’aerthe.
    Staneria Victores Valaurkos
    Membre de la Communauté Rôliste


    KEEP CALM and VALAURKE
  • staneria
    staneria Member Messages: 55 Chef de Guilde
    Rapport : Morgemil à Moon
    Compte rendu : escale à Menzoberranzan
    Niveau de confidentialité : maximum, dérogation uniquement si décès de l’expéditeur

    Sujet : la détention d’Ashalla Xiloscient par les Illithides

    Moon, normalement je devrais garder ces informations pour moi-seul mais vu les risques à venir, je préférerais que tu sois mise dans la confidence. J’ai effectivement retrouvé la trace d’Ashalla mais rien n’est gagné pour autant. J’ai déjà prévenu Poeri sans rentrer dans les détails.

    Le Bregan D’aerthe est souvent en contact avec les Illithides pour échanger des informations ou divers objets magiques utiles aux uns ou aux autres. Bien entendu, les esclaves font partis des marchandises échangeables aussi bien du côté drow que flagelleur. Kimmuriel a eu vent d’une mage elfe "au sang chaud" et son maître serait enclin à s’en débarrasser comme "il n’a pas eu le jumeau". Il voulait mener une sorte d’expérience sur les liens fraternels forts sous emprise psychique, charmant non ? Je ne vous remercierais jamais assez d’avoir pu sauver Poeri à temps !

    Tout ça pour dire qu’Ashalla restera en vie tant que son maître ne s’en sera pas lassé... ce qui chez ces créatures, n’a rien d’encourageant. Je crains surtout qu’elle finisse en hôte pour une nouvelle portée à tentacules. Kimmuriel ne voit aucune raison de mêler le Bregan D’aerthe à ce sauvetage sauf si bien sûr il y trouve son compte. Il faudrait que les elfes de Myth Drannor acceptent de collaborer pleinement avec eux, moi y comprit, s’ils veulent qu’on agisse dans les plus bref délais. Les flagelleurs sont friands d’objets magiques insolites, le Bregan également.

    La solution pacifique serait de payer le prix fixé par les Illithides pour retrouver Ashalla, les drows en prélevant une partie pour les recherches effectuées. Nous préférerions éviter le combat tant que nous le pouvons... sauf bien sûr contre une rémunération "à hauteur du risque et de la perte d’un partenaire commercial important". Dans les deux cas, les elfes devront mettre la main à la poche.

    Je ne peux rien faire tout seul Moon, je n’ai pas assez d’influence dans le Bregan pour réellement mobiliser des troupes si Kimmuriel refuse de bouger. Sur ce point, même Shi’larel ne le fera pas plier, les flagelleurs sont une menace trop importante pour qu’il prenne des risques inconsidérés. Quant à Myth Drannor, il ne voit que peu d’intérêt à la cité à cause des adeptes drows de Vhaeaun. Ils sont un problème aussi bien pour les elfes que pour nous mais Jarlaxle refuse tous conflits ouverts avec eux. Après tout, les membres du Bregan partagent les valeurs du dieu masqué même si la religion est loin d’être encouragée dans nos rangs ; le profit avant tout.

    J’ai fais mon possible pour Ashalla. Tout se jouera au bon vouloir des elfes pour acheminer la rançon au Bregan qui eux la remettront au flagelleur la détenant. Il faut à tout prix qu’ils acceptent de collaborer avec nous, les Illithides refusent tout commerce avec les races de la surface, les psioniques à part. J’espère qu’ils feront le bon choix, la balle est dans leur camp.
    Staneria Victores Valaurkos
    Membre de la Communauté Rôliste


    KEEP CALM and VALAURKE
  • poericmoi
    poericmoi Member Messages: 6 Chef de Guilde
    Abords de Myth Drannor. Un mois et quelques jours après l'attentat.
    Retour à Myth Drannor


    Un léger picotement, un léger vertige et je posais le pied sur le sol de ma terre natale. Gardien était devant moi, déjà en discussion avec Mère et le mage de notre Maison. Je m'écartais d'un pas alors que Mary Angélyque surgissait du portail.
    Les yeux lavande de ma mère se tournèrent vers moi et il me sembla qu'elle scrutait au fond de mon être.
    Une infinie tristesse les habitait.
    Je baissais la tête et m'avançais pour l'enlacer.
    « Ainsi donc mon premier né est de retour auprès des siens » dit elle en caressant ma joue.
    « Que la Seldarine m'en soit témoin Mère, jamais je n'ai souhaité vous abandonner, vous le savez... »
    « Le voyage s'est avéré plutôt périlleux et ce portail est ce que j'espérais. Ces jeunes gens semblent incapables de voyager sans s'attirer des ennuis » ajouta Gardien en nous désignant de la main Mary et moi.
    Fystobulle, notre maître mage s'avança vers les montures qui attendaient au bord de la clairière. En sa compagnie, Ashalla et moi avions appris à lancer nos premiers sortilèges, émerveillés par la beauté des arcanes que sa sagesse nous dévoilait peu à peu.
    Nous nous mîmes en route.
    La cité n'avait pas changé. Mais l'on sentait que sa paix avait été troublée.
    L'attentat laissait ses traces.
    J’espérais qu'elles s'estomperaient avec le temps.
    Notre demeure semblait envahie par une ombre. La maladie de Père s'était déposée comme une chape de grisaille sur ce lieu d'ordinaire lumineux. Nos pas résonnèrent sur les sols de marbre puis sur les bois aux essences odorantes qui composaient les étages supérieurs. Les luminaires magiques diffusaient une douce lueur pâle, signifiant l'absolue quiétude de ses appartements.
    Je fus horrifié par son teint, sa peau moite et molle. Un réseau dense de veinures parcourait son corps et indiquait la présence du mal qui rongeait peu à peu ses forces.
    « Aendis était à son chevet ce matin » murmura Mère « Mais aucune amélioration n'est perceptible. L'état de siège promulgué après l'attentat ne nous permet pas d'agir ainsi que nous le devrions et les soins apportés à ton père souffrent de l'absence de ressources élémentaires. »
    Je restais de longues minutes seul avec lui, agenouillé à son chevet puis regagnais ma chambre l'esprit comme déchiré.
    Ce ne fut qu'une fois la missive envoyée à Morgemil que je trouvais un peu de repos allongé sur mon lit. J'étais habité par des sentiments qui ne me laissaient aucun répit. Comment pouvait on être aussi maléfique, cruel et dépourvu de pitié. Les Drows étaient capables des pires monstruosités, je le savais, mais qu'elles aient atteint les miens m'était insoutenable. Puis son visage apparaissait alors dans mon esprit et tout était pardonné.
    Le lendemain me trouvait envahi d'une étrange nostalgie. Je descendais aussitôt dans le laboratoire et recensais les ingrédients qui manquaient. Je ne pouvais pas rester les bras croisés à attendre.
    Mère m'interpella alors que j'enfilais ma cape pour me rendre au quartier marchand.
    « Nous avons ce soir, toi et moi, des obligations publiques Poeri. Tâche de te préparer et sois galant avec les jeunes elfes qui te seront présentées. Notre famille a des devoirs à remplir et un rang à tenir. »
    Alors que je pâlissais à ces mots, elle ajouta :
    « Gardien m'a dit que tu vivais des aventures extraordinaires à Padhiver. Et que tu étais partisan de l'entente interraciale. Avec beaucoup d'implication. Le connaissant, il a dit moins que ce qu'il pensait. J'aimerais que nous prenions le temps d'en reparler dans la journée. »
    J'acquiesçais en évitant son regard, incapable de masquer le malaise qui m’étreignait.
    C'est d'un pas beaucoup moins léger que je me dirigeais vers les échoppes...
  • silivren7
    silivren7 Member Messages: 64 Utilisateur Arc
    Voyage à Myth Drannor – Morgemil et Illidrin (Partie 1)


    Ils avaient quitté la forteresse des Victores Valaurkos peu avant l’aube, profitant de la fraîcheur de la matinée pour lancer les chevaux dans un petit galop, gaiement suivis par Kyone, la petit faon magique de Morgemil. La seule fois où Illidrin avait effectué le voyage entre Myth Drannor et Padhiver, Cyrien leur avait fait emprunter une route sauvage, par le nord, en passant par les Bois de Padhiver. Mais il avait avoué à Morgemil se retrouver bien incapable d’efficacement retrouver son chemin sans les conseils du demi-elfe et de ses chiens.

    Malla et Etoileneige allaient à bon train. Le bon état de la route permettait une cadence de trot rapide sans qu’ils ne se fatiguent plus que nécessaire. A cette allure, Illidrin avait bon espoir d’atteindre Eauprofonde rapidement.

    -Et après Eauprofonde, quelle route prendrons- nous ? lui demanda Morgemil le soir de leur première halte. Le drow s’occupait du feu tandis qu’Illidrin finissait d’inspecter l’état de son armure. Il revint vers le feu avec une carte qu’il étala sur le sol à la lumière.

    -Je pensai éviter les montagnes en suivant les routes. Les chevaux n’auront pas de mal à garder leur cadence sur un tel terrain.

    Morgemll hocha la tête puis indiqua Scornubel.

    -Tu veux rejoindre cette ville n’est-ce pas ?

    -Oui-da. C’est ensuite que j’hésite. Le chemin le plus court serait de prendre la direction du nord mais il nous faudra traverser la Corne des Tempêtes, longer Cormyr et éviter la Route de la Mer de Lune.

    -Tu crains des patrouilles ?

    Le jeune elfe hocha la tête et indiqua du doigt les régions sous la Mare des Dragons
    .
    -Ou nous pouvons prendre cette voie. Passer par le sud en longeant la Mare, prendre le bateau à Port-Ponant et atteindre le Cormanthor par l’est. Je connais assez bien la forêt pour rejoindre Myth Drannor sans passer par la route principale.
    Le visage de Morgemil se para d’une grimace à la mention d’un voyage maritime.

    -Je préférerai éviter le bateau, tant que faire se peut.

    Illidrin hocha la tête et enroula la carte.

    -Choisissons la route une fois à Scornurel. Si nous y trouvons un guide, traverser la Corne des Tempêtes ne devrait pas s’avérer trop ardu. Ensuite, il nous suffira de s’écarter de la Route de la Mer de Lune.

    Morgemil acquiesça et se leva pour se diriger vers les abords du camp, Kyone à sa suite.

    -Je prends le premier tour de garde.

    -Réveille-moi quand ce sera mon tour, lui répondit Illidrin en rangeant la carte.
    Mais alors qu’il cherchait ses couvertures, ses yeux furent attirés par le carnet d’Istovir qu’il avait emmené avec lui. Il n’avait guère pu rassembler des données sur le drow avant son départ, ce faisant la langue lui paraissait toujours aussi cryptique. Il pourrait certainement, cependant, commencer à repérer les mots les plus utilisés, tels les noms propres et les pronoms. Sa curiosité se fit plus pressante et il prit le carnet pour s’installer près du feu avec une plume et des pages de parchemin vierges.

    Le temps passa sans qu’il ne s’en rende compte et Morgemil le trouva bien réveillé, les yeux plongés dans le carnet, la plume griffonnant sur les parchemins. Voyant que ses appels restaient sans effet, il lui secoua l’épaule doucement, puis avec plus de force comme il n’obtenait aucune réaction.

    -Illidrin !

    Le jeune elfe sursauta, manquant de lâcher et carnet et parchemins dans le feu, et tourna vers le drow un regard de hiboux réveillé par un bruit trop soudain. L’image était si cocasse que Morgemil en pouffa sans retenue.

    -Navré…, souffla Illidrin en refermant le carnet. Tu m’appelais ?

    -C’est l’heure du roulement… Tu as dormi ?

    Le drow lut sur son visage son mensonge avant même qu’il ne le bafouille. Contrit, Illidrin se gratta la tête et se leva pour ranger ses affaires.

    -Je me reposerai à la halte de midi.

    -Je peux continuer la garde.

    -Nenni, ça ira. Je n’aurai pas dû tant tarder.

    Morgemil n’insista pas et s’enroula dans ses couvertures, se demandant avant de s’endormir ce que pouvait bien être ce carnet qui avait obtenu tant d’attention.
  • silivren7
    silivren7 Member Messages: 64 Utilisateur Arc
    Voyage à Myth Drannor – Morgemil et Illidrin (Partie 2)

    Les jours suivants furent tout aussi calmes et ils arrivèrent rapidement à Eauprofonde où ils purent rentrer sans difficulté. Sans attendre, ils se rendirent à une auberge réputée sans être trop aisée. Les chevaux furent remis entre les bonnes mains des palfreniers et ils allèrent déjeuner.

    -Je comprends la réputation de l’auberge. Voilà longtemps que je n’ai pas mangé une si excellente cuisine.

    -Rosene ne sera pas ravie d’apprendre que tu ne trouves pas sa cuisine excellente.
    Un air contrit s’afficha sur le visage d’Illidrin et Morgemil rit de lui.

    -Je n’ai pas mangé à Driftwood depuis longtemps…

    -C’est cela, rattrape-toi, se moqua le drow. Il levait le bras pour commander de nouvelles boissons lorsqu’il fut interrompu par le cri puissant d’un faucon et des hurlements provenant de l’extérieur.

    -Mais vas-tu partir, sale bête ?! QUE ?? Où vas-tu ? Reviens !

    -Que se passe-t-il ? se demanda Illidrin avant de se renfrogner en se rappelant sa propension de plus en plus accentuée à poser cette question, et le pourquoi de cela. Son air se dérida cependant vers la surprise lorsqu’un faucon déboula dans l’auberge, effrayant au passage plusieurs clients, un homme à sa suite. Esquivant habilement les essais de son poursuiveur pour l’attraper, l’oiseau se dirigea à toute vitesse sur Morgemil et se posa – sans trop grande délicatesse – sur son épaule. Le drow grimaça sous les serres piquantes et décrocha le message qu’il voyait attaché à l’une des pattes du volatile. Aussitôt, le faucon décolla, manquant d’assommer son poursuiveur qui tendait les mains vers lui, et ressortit de l’auberge aussi soudainement qu’il y était apparu.

    Quant à Morgemil, il restait, la main tenant le message en l’air, à regarder l’homme agenouillé par terre, le nez douloureux, en se retenant visiblement d’exploser de rire. Illidrin se décida à sortir de la situation pour l’aider – il ne sut trop si ce « il » s’appliquait à l’homme ou à Morgemil ; du moins, empêcher que la situation ne dégénère.

    -Vous allez bien ? Excusez le faucon, il avait un message urgent à transmettre.
    L’homme leur jeta un regard torve et s’éloigna aussi dignement qu’il lui était encore possible.

    -J’espère que cela ne nous coûtera pas d’ennuis, dit Morgemil, un soupçon de rire encore présent dans sa voix. Il déplia le message et fronça aussitôt les sourcils.

    -De mauvaises nouvelles ? demanda Illidrin. Le drow secoua la tête.

    -Pas vraiment… c’est juste étrange de recevoir un rapport de Moon. Elle te passe le bonjour d’ailleurs.

    Illidrin sourit.

    -Tu vas y répondre maintenant ?

    -Non, répondit Morgemil en se levant de sa chaise, laissant la monnaie sur la table. Pas de suite, du moins. Je vais d’abord envoyer un message. Puis je tacherai de ne pas oublier de répondre à Moon.

    Il frissonna en relisant la fin du message. Illidrin devina que Moon l’avait « menacé » de représailles si elle ne recevait pas de réponse.

    -Cela me fait penser que j’ai également un message à envoyer à Padhiver.

    -Oh ? A qui donc ? demanda Morgemil, un poil moqueur. Illidrin l’ignora et accéléra son pas pour gagner l’étage où se trouvent leurs chambres. Le drow rit doucement en le suivant. Ils n’ont pas fait deux pas qu’un homme rentre dans l’auberge et se dirige rapidement vers l’elfe du soleil.

    -Vous êtes messire Illidrin Helios ?

    Comme il acquiesçait, l’homme lui tendit un parchemin roulé.

    -Un message pour vous. Si vous répondez avant ce soir, je pourrai emmener la réponse à Padhiver. Vous me trouverez ici.

    Il montra la salle avant de se diriger vers le comptoir après les avoir salués. Curieux de savoir qui pouvait bien lui écrire, Illidrin détacha les lanières du parchemin et lut rapidement le message. La surprise s’afficha sur son visage.

    -Un problème ?

    -Non. Je ne m’attendais pas ce que je lis. Rien de mauvais, cela dit. Il me faut répondre.

    -Et bien, nous allions justement écrire des lettres.

    Ils montèrent à l’étage et se mirent au travail. Morgemil finit le premier. Voyant qu’Illidrin écrivait toujours – ou plutôt semblait bloquer sur une phrase – il toussota pour attirer son attention et lui dit :

    -Je vais chercher le faucon de Moon. Et j’en profiterai pour rassembler les vivres qu’il nous faut pour la prochaine étape. Ne m’attend pas avant ce soir.

    Illidrin acquiesça sans mot dire et se replongea dans sa lettre, mordillant sa plume par nervosité. Le jeune elfe ne redescendit dans la salle principale de l’auberge qu’au soir, presque au même moment où Morgemil revenait. Le messager était heureusement toujours là et il lui tendit deux lettres.

    -Voici la réponse au message que vous m’avez emmené et une autre lettre. Le nom du destinataire se trouve dessus.

    -J’allais partir justement.

    Illidrin lui paya ses frais et rejoignit Morgemil à leur table.

    -Tu as tout trouvé ?

    -Le faucon m’a donné du fil à retordre, mais oui. Nous pouvons partir à l’aube comme prévu.
  • silivren7
    silivren7 Member Messages: 64 Utilisateur Arc
    Modifié (novembre 2015)
    Voyage à Myth Drannor – Morgemil et Illidrin (Partie 3)

    Ils s’engagèrent le lendemain sur la Route du Commerce en direction de Scornubel. Le voyage leur prit plusieurs jours mais se déroula sans anicroche. La Route du Commerce était assez gardée et fréquentée ; des bandits seraient bien fous de s’en prendre à des voyageurs et les monstres restèrent cantonnés à des lieux moins civilisés.

    Chaque soir, Illidrin sortait le carnet d’Istovir et essayait de le décrypter. La langue drow lui paraissait avoir quelques correspondances avec de très vieilles langues elfiques qu’il avait eu l’occasion d’étudier. Mais il finit par demander à Morgemil de lui apprendre le drow courant, pour saisir correctement la syntaxe de la langue, sans toutefois lui mentionner le carnet. Ils se retrouvèrent ainsi à échanger des connaissances sur leur langue respective.

    La fin de l’été approchait mais la Route du Commerce restait encore relativement empruntée et ils furent arrêtés par un amas de voyageurs peu avant Scornubel. La ville des Caravanes accueillait chaque été une importante concentration de voyageurs et de marchands.

    -Baste, gronda Illidrin en arrêtant Etoileneige. Ce n’était pas prévu.

    -A vue de nez, il nous faudra bien la fin de la journée pour atteindre la porte… Espérons qu’ils ne la ferment pas à la tombée de la nuit.

    Ils soupirèrent en concert et se durent se résoudre à faire avancer leurs chevaux au petit pas. Si Etoileneige réussit à rester plus ou moins calme, Malla devenait nerveuse à mesure que le temps s’égrenait et qu’il ne semblait pas qu’ils sortent rapidement de l’étau dans lequel ils étaient pris.

    -Là, là, ma belle, lui murmura Morgemil en lui flattant l’encolure. Patiente encore un peu, nous y sommes presque.

    Il ne restait en effet devant eux qu’une vingtaine de personnes. Voyant sa comparse si nerveuse, Etoileneige tendit l’encolure pour lui mordiller le chanfrein. Malla piaffa et lui donna gentiment un coup de tête.

    -Voyons le bon côté des choses, relativisa Illidrin, levant les yeux du carnet qu’il consultait sur sa selle. Avec tant de flux habituel, il doit être facile de trouver un guide pour traverser les montagnes.

    -Encore faut-il réussir à entrer en ville…

    Ils finirent par y arriver, passant les derniers avant que la garde de Scornubel ne ferme les portes de la ville pour la nuit. Tymora leur fit également grâce de trouver une chambre double dans une auberge charmante, malgré la surpopulation de la ville.

    Une fois qu’ils furent installés, Morgemil demanda :

    -Tu as parlé d’un guide tout à l’heure. C’est donc que nous passerons par la Corne des Tempêtes ?

    -Oui-da. La saison est trop avancée pour la mer. J’ai peur que le mauvais nous attende à Port-Ponant.

    -Bien. Cherchons un guide demain. Avec un tel afflux de monde, je crains que les rues de cette ville ne soient malfamées la nuit.

    Trouver un guide fut relativement facile et ils se retrouvèrent au deuxième matin depuis leur arrivée à Scornubel à écouter l’itinéraire proposé par un natif de la Corne qui s’en retournait chez lui après ses ventes de l’été.

    -Nous ne longerons pas le fleuve vers Iriaebor ? s’étonna Illidrin en comprenant qu’il comptait aller vers le nord. L’homme secoua la tête et montra la montagne.

    -Plus rapide par les Montagnes du Couchant. Je connais une route sûre.

    L’elfe du soleil acquiesça et se détourna vers Morgemil :

    -On devait faire une halte à Proskur mais il semblerait qu’il veuille atteindre la Corne de Tempête sans y passer. Si nous lui demandons, il reprendra le chemin du sud mais sa route est plus rapide. Le seul problème, ce sont les vivres.

    -Il nous faut atteindre Myth Drannor au plus vite… Suivons-le. Mais il nous faut acheter plus de vivres. Tant pis, nous retardons notre départ. Je ne serai pas long.
    Le drow disparut dans la foule tandis qu’Illidrin continuait de discuter de l’itinéraire avec l’homme. Comme il le disait, son chemin leur ferait gagner plusieurs jours. Lorsque Morgemil fut revenu avec les vivres supplémentaires, ils ne perdirent pas plus de temps et quittèrent Scornubel au galop.

    Leur guide leur fit couper par le Bois Accesibles en remontant vers le nord. Son objectif était de prendre par Hluthvar pour suivre les sentiers dans les Montagnes du Couchant. Ils les suivraient ensuite encore quelques lieux au nord, pour éviter le Marécage de la Cuve, puis traverseraient le fleuve pour reprendre la Route Marchande qui traversait la Corne des Tempêtes.

    -J’espère qu’il sait où il va, s’inquiéta Illidrin hors de portée des oreilles de leur guide. Morgemil haussa les épaules.

    -Il vient de ces régions. Et ne me semble pas mentir. Son chemin nous fait gagner des jours de voyage.

    Le beau temps les suivit jusqu’à Hluthvar mais un orage féroce les prit par surprise en plein après-midi sur les Collines Lointaines. Le tonnerre claqua violemment et la foudre tomba sans plus de semonce. Le bruit assourdissant était tel qu’ils ne s’entendaient plus parler. Le cheval de leur guide prit peur et s’emballa, forçant son cavalier à sauter à terre, mais Etoileneige et Malla restèrent stables, quoique piaffant avec force, les yeux fous à force de chercher l’adversaire invisible. Kyone bramait de terreur, cachée entre les jambes puissantes de Malla.

    -Il nous faut trouver un abri ! hurla Morgemil lors d’une brève accalmie. Il avait rapproché Malla de leur guide pour le prendre en selle et s’adressait plus particulièrement à lui. L’homme hocha de la tête et montra des rochers qui se dressaient un peu plus haut.

    -Il y a une petite grotte là-haut !

    -Allons-y en vitesse !

    Le drow talonna sa monture qui voulut partir au galop mais dérapa sur le sol humide. Ils durent se résoudre au petit trot malgré leur désir de se mettre rapidement à l’abri. L’orage ne se calmait pas ; au contraire, devenait-il de plus en plus violent, comme si le ciel crachait contre eux une terrible colère.

    Ils manquèrent de ne pas trouver la grotte tant la pluie était drue mais leur guide connaissait la région par cœur et reconnut la forme des rochers. Une fois à l’abri, ils se serrèrent dans l’espace étroit et attendirent que l’orage se tasse.

  • silivren7
    silivren7 Member Messages: 64 Utilisateur Arc
    Voyage à Myth Drannor – Morgemil et Illidrin (Partie 4)

    Il ne le fit qu’au milieu d’une nuit noire, des nuages s’attardant devant la lune. Cavaliers et chevaux étaient trempés. Ils n’avaient d’autre choix que de chercher une grotte plus grande pour faire halte et inspecter les dégâts causés aux fontes.

    -Je dois retrouver mon cheval, leur dit le guide alors qu’ils montaient vers un autre abri. A sa voix, il était facile de comprendre qu’il n’avait pas grand espoir de retrouver sa monture vivante. Mais au moins pourrait-il récupérer ses effets sur la selle.

    -Allez-y, lui dit Morgemil. Nous devons estimer nos propres pertes.
    L’homme acquiesça et les laissa à l’entrée de la grotte, redescendant voir s’il trouvait une piste de son cheval là où il s’était emballé. Illidrin et Morgemil se dépêchèrent d’enlever leurs harnachements à leurs chevaux pour laisser le cuir sécher au soleil qui refaisait une timide apparition. Le pansage leur apprit que ni Malla ni Etoileneige ne souffrait de blessure des suites de leur périple sous l’orage. Ils allaient pouvoir reprendre leur route sans diminuer leur allure.

    -Nous sommes moins chanceux pour les fontes, se désola Illidrin. Il venait de fouiller ses affaires. Si son matériel érudit – et le carnet d’Istovir – étaient saufs, puisqu’il les rangeait toujours dans l’endroit le plus sec et protégé de ses fontes, le reste était trempé.

    -Les couvertures sècheront aisément. Je peux faire partir la rouille sur l’armure avec un entretien. Mais nos vivres sont à jeter.

    L’étude des fontes de Morgemil mena à la même conclusion.

    -Il était déjà évident qu’il nous fallait chasser pour tenir jusqu’à Arabel, de l’autre côté de la Corne, mais il va falloir s’y mettre plus tôt que prévu.

    -Nos cordes aussi sont mouillées. Faire un collet ne va pas être aisé.

    -Je vais essayer d’avoir un oiseau à la dague. Tu sais reconnaître quelques plantes ?

    -Oui-da, des baies. J’en ai déjà ramassé quelques-unes sur le chemin.

    Illidrin souleva un petit coffret qui avait échappé à la destruction.

    -On devrait réussir à trouver de quoi à manger alors.

    Le drow sortit de la grotte pour tenter d’attraper un oiseau, laissant seul l’elfe du soleil. Les chevaux broutaient à l’extérieur. Illidrin soupira et se résigna à frotter son armure avant que la rouille n’en prenne possession.

    Morgemil et leur guide revinrent en même temps, peu après le zénith du soleil. A leur grande surprise, l’homme revenait avec son cheval qui avait miraculeusement réchappé à la foudre. Ses jambes étaient quelques peu entaillées mais l’ampleur des blessures était moindre. Il était juste secoué et ne pourrait pas faire trop d’efforts dans les jours à venir. Morgemil aussi n’était pas revenu les mains vides.

    -J’ai réussi à avoir deux oiseaux, leur dit-il en souriant. Leur guide les lui prit pour les dépecer tandis qu’ils allumaient un feu et finissaient de trier leurs fontes.

    -Des orages comme ça, c’est rare en été, leur indiqua leur guide après le repas. Nous ne devrions pas en recroiser.

    -C’est rassurant, murmura Illidrin alors qu’il s’échinait à défaire ses tresses emmêlées par l’humidité.

    0o0o0o

    Comme l’avait prédit leur guide, la traversée des Montagnes du Couchant se fit sans autre incident. Ils atteignirent finalement le gué connu par l’homme pour passer le fleuve et finirent par atterrir sur la portion de la Route Marchande qui traversait la Corne des Tempêtes.

    -Voilà, leur dit leur guide, vous suivez la route et vous arriverez chez les elfes.

    -Votre itinéraire nous a grandement aidé, le remercia Illidrin en lui donnant la bourse promise à leur départ de Scornubel. L’homme les salua et s’en partit sans un mot de plus.

    -Allez, Illidrin, il reste encore quelques heures avant le coucher du soleil. Ne nous attardons pas.

    Malla partit au galop, bientôt suivie par Etoileneige. La petite Kyone les suivait en trottinant avec allégresse. Ils firent bien attention au croisement de prendre la route qui ne passait pas par Cormyr mais continuait de suivre le sud de la Corne.

    Au matin de leur vingt-cinquième jour de voyage, ils atteignirent Arabel où ils firent une halte d’une journée pour récupérer le matériel et les vivres endommagés par l’orage qui les avait surpris dans les Collines Lointaines.

    Ils discutèrent de leur ultime itinéraire la veille de leur départ. Un point tracassait Illidrin.

    -Il va nous falloir être plus prudents une fois sur la Route de la Mer de Lune. Des patrouilles y ont certainement étaient placées.

    -Nous devrions être tranquilles au moins jusqu’au Gué d’Ashaba. La Route de la Mer de Lune longe jusque-là des territoires appartenant aux Vaux. Le Cormanthor ne commence qu’ensuite.

    Le drow se tut et se frotta les tempes.

    -C’est à partir de là que le vrai défi débutera.

    -Nous arriverons à Myth Drannor, lui dit Illidrin en lui adressant son sourire le plus optimiste. Morgemil lui sourit en retour, même s’il restait sombre.
  • silivren7
    silivren7 Member Messages: 64 Utilisateur Arc
    Voyage à Myth Drannor – Morgemil et Illidrin (Partie 5)


    Le lendemain, ils pressèrent les chevaux pour atteindre rapidement Tilverton et la Route de la Mer de Lune. Morgemil portait une large cape et ceux qui les croisèrent ne virent qu’un elfe du soleil, accompagné certainement par l’un de ses comparses, qui chevauchait à vive allure vers sa terre natale.

    Malheureusement, le Gué d’Ashaba était gardé par des elfes du Cormanthor et ils durent vivement s’écarter de la route avant d’être repérés.

    -Baste ! jura Morgemil en abattant son poing sur selle. Malla réagit à sa violence en se redressant, prête au combat et il dut la calmer avant qu’elle ne charge. Kyone gambadait autour de la jument de guerre, se demandant ce qui arrivait à son drow.

    -Il va nous falloir essayer de passer cette nuit, lui souffla Illidrin. Le courant est faible, il n’y a pas encore eu de fortes précipitations. Les chevaux devraient pouvoir nager d’une rive à l’autre sans problème.

    Ils attendirent donc la nuit pour se décaler de la route sur quelques lieux à l’ouest et trouver un passage calme, juste avant la forêt.

    -Il nous faut faire vite, murmura Illidrin. Ils ont des chiens.

    Ils durent porter les effets craignant l’eau à bout de bras, dirigeant leurs chevaux par les jambes, ce qui rendit la traversée encore plus malaisée. Plus d’une fois, les chevaux trébuchèrent-ils et faillirent-ils être emportés dans les eaux. Ils avaient pensé à enserrer leurs museaux de chiffons, ce faisant leurs hennissements furent amoindris et ils purent arriver de l’autre côté de la rive sans entendre d’aboiements d’alerte.

    -Ils vont trouver notre piste, se désola Morgemil en remettant sa selle sur Malla. Notre odeur va être détectée dès qu’ils viendront par ici.

    -Soyons plus prompts qu’eux.

    Ils s’enfoncèrent au pas silencieux dans la forêt puis, une fois qu’ils furent éloignés du Gué d’Ashaba, ils reprirent une allure de galop, pressés d’arriver à Myth Drannor avant qu’ils ne soient repérés. Ils auraient plus de chance d’être écoutés devant la porte de la cité qu’à l’orée de la forêt. Sans prendre de repos, ils poussèrent les chevaux sur les dernières lieux.

    -Nous y voilà ! s’écria Illidrin quand ils virent enfin les toits de la capitale du Cormanthor. Mais ils durent soudainement tirer sur les rênes. Les chevaux pilèrent et cabrèrent en poussant des hennissements de frustration.

    Mais devant eux, une dizaine d’elfe du soleil et de la lune les tenait en joue, la pointe acérée de leurs flèches dirigée droit sur eux. L’instant suivant, tous les archers décalèrent leurs arcs vers Morgemil seul. Le drow abaissa sa capuche et leva les mains en l’air, en une tentative d’être apaisant.

    -Nous venons en paix.

    (J'ai dû couper mon texte en cinq parties car le forum est limité en mots par texte. Navrée.)
  • staneria
    staneria Member Messages: 55 Chef de Guilde
    Le lieu était relativement vide mais le doux murmure des prières résonnant dans le temple de Seluné commençait à l’agacer. Umartta se demandait une énième fois pourquoi c’était elle qui avait écopée de la surveillance d’Ashalla. Certes, l’excuse du "c’est la belle-sœur de Morgemil" avait marché un temps pour la convaincre mais rien qu’en repensant à la course-poursuite que cette illuminée avait instauré dans l’Enclave, ça l’agaçait de plus belle. Elle l’aurait volontiers calcinée sous un feu nécrotique d’une exquise délicatesse, dosant savamment l’intensité de ses flammes émeraude en n’épargnant que les surfaces sensibles pour la plus grande joie de son cocatrix... Mais bon... c’est la belle-sœur de Morgemil.

    N’en pouvant plus, la sorcière s’autorisa de prendre congés et décida de rentrer chez elle. Arrivée au quartier de Blacklake, elle salua le sergent en poste, faisant fit de ses éternelles recommandations à la prudence et s’engagea entre les ruelles sombres. Quelques rats-garous, un groupe de Nashers entassés au coin d’un feu de camps sommaire et un mastodonte de vase plus tard, Umartta se sentait enfin de bonne humeur. Jusqu’à ce que Z’ress déniche le chien.

    C’était un chien elfique, au pelage roux et aux longs poils au niveau des yeux. Mais l’enfant qui était accroupi en boule devant sa porte tenait bien plus du drow que de l’elfe, même si Umartta savait que du sang de leurs cousins de lune coulait dans ses veines... comme son père.

    « Nalfein, que fais-tu ici ? » S’enquit-elle d’un ton ennuyé.

    Le petit remua un peu, attirant son chien à lui et levant des yeux dorés étrangement humides vers elle. "Les yeux de son oncle" pensa-t-elle.

    « Je... je ne voulais pas aller à la guilde... Il n’y a personne.
    - Et ta mère ?
    - En mission...
    - Moon ?
    - Barricadée dans son bureau...
    - Elli ?? Commença-t-elle à s’impatienter.
    - Heu... »

    Umartta soupira longuement puis céda devant le regard abandonné de son neveu. Il savait que Morgemil était parti chez les elfes et qu’il ne reviendrait peut-être pas... Elle disait souvent que son cousin était sa seule famille, ce devait être aussi le cas pour Nalfein.

    « Aller, rentre donc au sec. Je vais te préparer quelque chose de chaud.
    - Tante Um ? Commença le gamin en se relavant. Tu penses que papa va bien ?
    - Oui... souffla-t-elle en poussant le bâtant, j’en suis sûre. »
    ***

    Il en avait esquivé deux mais la troisième flèche trouva le chemin de son épaule alors qu’il finissait d’amorcer une roulade. Le tir, précis à la prédisposition mortelle, le fit hoqueter de douleur mais une nouvelle salve l’obligea à passer outre. Dans son dos, Illidrin tentait tant bien que mal de raisonner les elfes mais ne comprenant pas leur langue, Morgemil préféra jouer de sureté et disparu dans les ombres.

    Les archers semblaient avoir l’habitude de ce genre de manœuvre et restèrent sur leur garde, ne prêtant guère attention aux suppliques du jeune paladin. Le drow réapparu au côté de ce dernier, appréciant le court répit que lui offrit son bouclier et ses sorts protecteurs. Comme muent d’une même volonté, les cordent lâchèrent de concerts une nouvelle volée de flèches. Illidrin tint bon mais le voleur sentait bien que sa résistance ne durerait qu’un temps.

    « Nous sommes trop loin des portes ! Cria Morgemil pour couvrir le son des impacts. Il faut nous rapprocher.
    - Quoi ?? Mais c’est insensé ! Ils sont sûrement dix fois plus nombreux là-bas, s’alarma le paladin.
    - Mais j’y compte bien. »

    Disparaissant de nouveau, le drow s’élança dans la mêlée, contournant le groupe d’assaillant pour se diriger au plus prêt de la cité. Son épaule le lançait mais tant que ses jambes étaient épargnées, tant qu’il pouvait courir, il avait une chance. Morgemil se savait faible physiquement, du moins sur les standards drow. C’est pourquoi il avait toujours privilégié l’esquive et la rapidité en combat, préférant être partout et nulle part à la fois, insinuer des coups de moindres importance mais à répétition, à l’image du poison qui suintait de ses fines lames.

    Mais contre une horde de chiens dressés pour l’attaque, il lui fallait élaborer une tout autre stratégie. Laissant l’odeur de son sang les guider, les aboiements de la meute devraient attirer de nouveaux regards au-dessus des remparts. Morgemil souhaitait que son arrivée se fasse en fanfare, espérant que les cris et le remue-ménage alarment Poeri qu’il avait informé de sa venue par le faucon de Moon. Dans le cas contraire, il préférait ne pas y penser.

    Un chien esquiveur, assez semblable à celui de Nalfein, apparu soudainement dans son dos alors qu’il pensait à son elfe blond. Les mâchoires se refermèrent avec violence sur son mollet droit, son pied d’appuis, et il s’insultât mentalement d’imbécile alors que la morsure le clouait sur place. D’autres canidés ne tardèrent pas rejoindre leur compagnon mais le drow se tint près. Levant son bras engourdit, il frappa violement au sol une bombe fumigène qui stoppa promptement l’assaut. Les chiens, aveuglés par le gaz, restèrent un moment hagard, leur odorat totalement embrouillé.

    S’extirpant de la masse de poils avec difficulté, Morgemil ne put faire que quelques foulés avant de tituber, sa jambe blessée refusant de le soutenir d’avantage. Il était près des remparts, assez pour être perçu par un œil elfique mais assez loin pour échapper à leurs arcs. Sauf bien sûr les arcs enchantés, il aurait dû s’en douter. A sa décharge, il ne connaissait que Moon comme archère mais n’avait jamais étudié son arme avec précision.

    « A dix mètres prés... c’est dommage... »

    Son cœur avait été épargné mais un de ses poumons se trouvaient gravement atteint. Avant de perdre totalement connaissance, Morgemil se pressa d’activer l’anneau de protection de Poeri, bien conscient qu’il jouait sa dernière carte. Dix mètres... et dire qu’il avait eu l’arc de Nalfein dans ses mains de la part d’Urlryn...

    Une violente toux l’étreignit alors qu’il tentait d’éviter une autre flèche mais un second projectile, aux barbillons vicieux, se bloqua dans son omoplate épargnée. L’impact le projeta en avant et sa jambe blessée ne lui permit pas de garder son équilibre. Un genou au sol, son torse fut secoué d’un douloureux spasme qui l’obligea à tousser, teintant de rouge l’humus de la forêt. Le sang monté à sa gorge et le celui pris dans son poumon l’empêchaient de respirer convenablement.

    Puis le temps sembla se ralentir. Il était là, aux portes de Myth Drannor, petit drow loin des siens, en joug des elfes qu’il souhaitait aider. Illidrin avait gagné du terrain, occupant les chiens qui avaient retrouvé leurs sens. Il entendait vaguement leurs aboiements, comme si un voile opaque les séparait de lui. Il sentit plus qu’il ne vit une autre flèche se planter dans sa cuisse, le clouant définitivement au sol. Puis un cri. Non, un ordre qui fut clamé du haut des remparts.

    L’anneau fonctionna enfin. Une vague de chaleur se rependît dans ses muscles crispés, repoussant la douleur et lui faisait miroiter l’image de son amant inquiet. Il n’avait plus conscience qu’il n’en était rien, qu’il était sur le point de mourir, allongé sur le sol, sa vie s’échappant de ses lèvres. Mais Perséphone... Perséphone ne l’avait pas vu dans ses visions. Il vivrait... Dans quel état il l’ignorait mais il vivrait. Se raccrochant à ce maigre espoir, il porta une main faible à sa ceinture où se logeait la potion de soin, bien à l’abri dans un coton protecteur. Aucun missile ne vint arrêter son geste mais des bruits de course effrénée se répercutèrent en écho dans la terre.

    A dix mètres près... Fermant les yeux, sa dernière pensée fut pour son fils. Il faudra qu’il se souvienne de lui demander le fonctionnement de son arc et les enchantements qui lui sont liés. Bien que concernant la magie, Umartta sera sûrement mieux placée pour lui en parler... Mais il verra ça plus tard... Plus tard...
    Staneria Victores Valaurkos
    Membre de la Communauté Rôliste


    KEEP CALM and VALAURKE
  • maxiwintern
    maxiwintern Member Messages: 2 Utilisateur Arc
    Voyage à Myth Drannor – L'arrivée de Morgemil et Illidrin Vue pas Gardien :

    Cela faisait plusieurs fois maintenant que je me rendais à l'entrainement des gardes mais cette fois ci c'était différent. Je n'étais pas là pour poser des questions ou chercher des indices, j'avais déjà tout les éléments du puzzle qu'il m'avait été permis de rassembler dans cette cité. Il ne me restait plus qu'à remettre les pièces dans l'ordre, cette tâche allait être longue et difficile, je le savais mais je n'étais pas seul à vouloir résoudre ce mystère et cela me rassurais.
    Je rejoignis mon ancien meilleur élève et nous partîmes aussitôt dans les vestiaires pour enfiler des tenues adéquates à l'entrainement. Sur le chemin qui nous menait à l'armurerie, il m'expliqua qu'il avait déjà préparé la cours la veille et que les nouvelles recrues nous attendaient déjà. Il m'avait demandé de l'assister dans le 1er entrainement des nouvelles recrues dont il était désormais responsable. Nous chargeâmes sur un chariot plusieurs tonneaux remplis de bâtons que nous amenâmes dans la cours où nous attendaient effectivement les nouvelles recrues, en rangs et au garde à vous. Trois autres soldats qui étaient là pour encadrer la jeune troupe vinrent nous rejoindre. Nous leur firent face et il commença à s'adresser à eux. Il était fier et fougueux comme un jeune lion qui conquiers son 1er territoire et cela se ressentait dans le regard de ces jeunes pousses. Après un discours aussi long qu'émouvant, j'en avais presque la larme à l’œil, il leur ordonna :
    "- Nous allons vous appeler un par un et vous viendrez cherchez votre arme, elle sera à vous désormais et vous en serez entièrement responsable"
    Un des gardes tenais une liste et faisait l'appel, il donnais un bâton à chaque nouveau qui se présentait devant lui. Comme les 2 autres gardes je restais en retrais et ce fût un défilé qui me semblas interminable mais finalement :
    "- Je vais maintenant vous présenter le kata qui vas devenir votre pain quotidien, vous le pratiquerez aussi longtemps et souvent que nécessaire, jusqu'à ce que chacun d'entre vous le maitrise à la perfection ! Aujourd'hui je vais vous l'expliquer lentement et expliciter clairement chaque positions. Lorsque je dirais "Tenez !" vous resterez immobiles et mes collègues passeront dans les rangs pour vous aidez et s'assurer que vous ayez la bonne posture."
    Tout en participant à cet exercice initiatique je me mit à me demander si je ne devrais pas imposer la pratique de ce kata dans la guilde. Après tout, un peu d’exercice de groupe ne pourrais pas leur faire de mal.
    Soudains nous entendirent des aboiements anormaux, tout le monde se figeât et un silence de plomb s’abattit. Un garde fit irruption dans la cours et s'écria :
    "- Chef, Chef une alerte Drow
    - Combien ?
    - Je ne sais pas Chef, je suis venue vous prévenir aussitôt l'alerte donné.
    - Toi retourne y ! Vous 3 continuer l'entrainement !"
    Il me regarda et ce regard suffit pour que je comprenne. Il était le plus haut gradé de ce coté ci de la ville, ses intentions n'étaient donc pas difficiles à comprendre. Nous nous précipitâmes vers l'armurerie et nous priment des armes avant de nous rendre au plus vite sur les rempart là d'où provenait l'agitation. C'est alors que j’aperçus une scène surréaliste, 2 elfes dont un drow blessé et au sol entouré d'archers, gardes et chiens. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je reconnu le Drow. J'ordonnais aussitôt que l'on arrêtât l'assaut et les tirs, mon ancien élève à mes cotés fit alors des signes qui abondaient dans mon sens. Je me tournais alors vers un garde et lui demandais d'aller immédiatement quérir de toute urgence Poeri. Puis nous nous rendirent sur les lieux où s'était déroulé l'action. pendant le trajet je m'expliquais rapidement :
    "- Je connais ce Drow, il fait partis d'une guilde alliés à la notre au sein de Neverwinter. Plusieurs de nos membres ont déjà accomplis des missions avec des Drows de cette guilde et nous n'avons à déplorer aucun incident ni problèmes particuliers. D'ailleurs Poeri pourra vous le confirmer de vive voix. Cela me surprendrais beaucoup qu'il y ai un rapport quelconque avec une attaque ou un attentat.
    - Peut-être mais nous avons de nouvelles procédures strictes, mise en place récemment, ils seront désarmés, mis "en quarantaine" et interrogé pour nous assurer qu'il n'y as vraiment aucun problèmes."
    Il alla droit vers l'elfe, probablement Paladin d'après son armure, et lui dit :
    "- Ne fait pas d'histoire, rends les armes et suis nous calmement !"
    L'elfe hésitât un instant mais ses possibilités s'étaient réduites comme peaux de chagrin, c'est sans faire de grabuge qu'il laissa choir ses armes au sol et qu'il suivit le groupe de garde auquel avais fait signe mon ancien apprenti.
    Je m'étais approché du Drow et avais constaté que bien qu'il soit encore en vie il n'était pas vraiment dans un bon état.
    "- Il est encore en vie mais sans soins il ne le restera probablement pas longtemps"
    C'est alors que j’aperçus 2 elfes armés d'une civière accompagnés d'un prêtre se dirigeant vers nous.
    Il leur dit :
    "- Il faut qu'il vive, il as des choses à nous dire !"
    Le prêtre acquiesça d'un hochement de tête puis se pencha sur son patient, il brisa quelques flèches puis, à l'aide des 2 autres, le transféra sur la civière.
    Mon ancien élève allait de groupe en groupe et prodiguait des ordres avec assurance, j’étais fier de le voir être aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau. De mon côté, j'accompagnais le Drow étendu dans sa civière et me demandais ce que pouvait bien faire Poeri ?!? C'est alors que j’aperçus le garde que j'avais envoyé le chercher venir vers moi en courant et seul
    "- Vous ne l'avez pas trouvé ?
    - Si et nous étions en chemin lorsque tout d'un coup il s'est écroulé. Comme je n'arrivais pas à le réveiller et que je ne savais pas quoi faire je l'ai emmené à l'infirmerie de la caserne.
    - Vous avez bien fait, emmener moi immédiatement à son chevet je vous pris" et je lui emboitais aussitôt le pas.
    A mon arrivés dans la chambre je constatais qu'il y avait déjà une doctoresse et plusieurs infirmières penchés sur son cas. L'une d'entre elle m’empêchas d’ailleurs d'approcher de trop près. Je vis néanmoins qu'il était exsangue et inconscients. Étant incapable de faire quoi que ce soit pour aider je décidais d'aller informer sa mère de la mauvaise nouvelle. En me retournant je me rendis compte que le garde était encore là
    "- Vous pouvez repartir à vos occupations merci"
    Il me salua, fit demi-tour et partis. Je fit de même et quittais les lieux.
    Sur le trajet je ne put m’empêcher de me demander "Que le destin est cruel, pourquoi s'acharne-t-il autant ?"
  • sgkaltezar
    sgkaltezar Member Messages: 166 Utilisateur Arc
    Myth Drannor, bureau du Général Erwyn Nightdawn, plusieurs mois après l'attentat

    "Vous plaisantez ?!" Le général Nightdawn bondit de son fauteuil, le visage rougi par un mélange de surprise et de colère. Aendis ne broncha pas, se servant une tasse de thé, avant de s'enfoncer dans le canapé et de répondre calmement : "Non, pas du tout, je ...". Erwyn l'interrompit, haussant la voix d'un ton : "Ce n'était pas une question votre grâce ! Vous plaisantez, c'est moi qui vous le dis. Vous savez, tout comme moi, que la ville est en émoi. Shadovar ou pas, l'assassin était un drow, il est hors de question que nous accordions le droit d'entrer à un membre de cette race. Mais qu'est-ce qui vous passe par la tête enfin ?"

    La prêtresse ne se laissait pas impressionner par l'énervement de l'elfe. Elle écoutait distraitement sa diatribe, soufflant doucement sur sa tasse de thé pour en refroidir le contenu. Alors qu'il arrivait à bout de souffle, elle reprit de sa voix douce : "Cessez de beugler très cher, vous vous ridiculisez. Tous les elfes noirs ne sont pas des servants d'une déesse mauvaise. Certains se sont repentis et celui dont je vous parle en fait partie. Morgemil est l'ami du fils du seigneur Xiloscient. Il nous amène le fruit de longues recherches, une potion qui pourrait soigner tous les blessés restants de l'attentat. Ce ne serait pas le premier drow ni le dernier que nous devrions accueillir à Myth Drannor. Soyez raisonnable."

    Erwyn poussa un profond soupir, s'adossant à son bureau, les bras croisés, il fit la moue, soutenant le regard d'Aendis quelques instants avant de s'avouer vaincu. Il reprit avec une intonation plus apaisée : "Premièrement, je ne beugle pas, ensuite, je ne vois pas pourquoi votre drow ne pourrait pas déléguer le port de cette incroyable potion à un elfe de bonne famille. Des drows sont peut-être déjà rentrés dans la cité, mais cela date et la situation était fort différente d'aujourd'hui."

    Aendis l'interrompit : "Vous ne ferez pas tant d'histoires quand Zaphira ramènera le sien." Le général resta sans voix, quelque peu abasourdi. La prêtresse abattait sa dernière carte, au risque de s'attirer les foudres de sa protégée qui n'avait sûrement pas parlé à son père de sa relation avec Heraziel. "Ne faites pas cette tête, et ne me demandez pas de répéter, vous avez très bien compris. Votre fille s'est amourachée d'un drow et vous finirez bien par devoir l'accueillir dans notre si belle ville. A votre place, je m'y habituerais déjà en acceptant de laisser entrer Morgemil. Je m'en porterai garante, il sera accompagné en continu par un membre de la famille Xiloscient ou du temple de Séluné."

    La porte du bureau s'ouvrit brusquement, avant qu'Erwyn puisse élaborer une réponse construite. Un garde de Myth Drannor se tenait dans l'embrasure, visiblement essoufflé par une course à travers les rues de la cité. Il souffla : "Excellence, excusez cette intrusion, mais une affaire requiert votre attention de toute urgence. Un drow, accompagné d'un elfe, s’est présenté non loin des remparts. Les gardes ont tenté de l’abattre, mais l'officier qui se fait appeler Gardien du Temple a interrompu les tirs et a fait rapatrier le blessé à la chapelle la plus proche du portail sud." Aendis et Erwyn échangèrent un bref regard et se précipitèrent à la suite du soldat.
    ***

    Le jeune prêtre de Correllon ne savait plus que faire. Bien que son patient fût un drow, il avait fait voeu de préserver la vie et s'évertuait à trouver une solution pour le sauver. La victime perdait du sang au travers de la multitude d'orifices laissée par les flèches elfiques. S'il ne stoppait pas rapidement ces flots écarlates, Morgemil mourrait avant la tombée de la nuit.

    En entrant dans la chapelle, Aendis lut un mélange de soulagement et d'étonnement dans le regard de l'elfe qui s'emmêlait les doigts au milieu des multiples bandages réalisés pour endiguer les saignements. Reprenant avec difficulté son souffle, elle s'adressa à lui d'une voix maternelle : "Allons mon petit chou, pourquoi l'avoir porté en ville où la magie n'est pas permise ? Il faut le soigner dehors." Le chapelain écarquilla les yeux à ses mots, comme si elle venait de lui révéler une vérité sacrée. Sans attendre de réponse, Aendis se tourna alors vers les brancardiers. "Vites ! Portez-le blessé dans la forêt, cherchons un endroit sec et plat."

    Alors que la prêtresse sortait avec le blessé, le général Nightdawn réunit les quelques gardes présents devant la chapelle et aboya ses ordres : "Vous trois, escortez Dame Silverspear et veillez à ce qui ne lui arrive rien. Toi, file prévenir le général Elaendel Helios de l'arrivée de son fils aux baraquements. Séluné seule sait la paperasserie que je vais devoir remplir pour octroyer un permis de séjour à Monsieur l'Ambassadeur Morgemil, ajouta-t-il pour lui même dans un soupir."

    Aendis était à bout de souffle. La course à travers les rues de Myth Drannor pour récupérer le mourant et l'amener ensuite en forêt avait grandement entamé sa faible endurance physique. En sueur, elle s'agenouilla devant le petit autel dédié à Rillifane Rallathil, le dieu elfe de la nature. Le corps de Morgemil avait été déposé sur la surface taillée dans un plateau de chêne et son sang inondait peu à peu les symboles divins gravés dans le bois. Retrouvant progressivement sa concentration, la Grande Prêtresse de Séluné amorça une prière, appelant les pouvoirs de sa déesse à elle.

    "Ma Dame d'Argent, entend l'appel de ta dévouée. Toi, dont le coeur est pur et la sagesse infinie, donne moi la force d'accomplir ta volonté. De faire naître la vie où la mort se complait. D'apporter le soulagement où la souffrance règne. De construire le futur où la destruction est passée. D'insuffler l'amour où la haine s'est installée. Je me tourne vers Toi et je me laisserai guider aveuglement pour que cet être, empli de bienveillance et aimé de toutes et tous, vive."

    Alors qu'Aendis récitait sa prière, une voile crépusculaire sembla tomber sur la clairière. Une lueur diaphane bleutée entoura la sélunite et se concentra peu à peu autour de ses mains desquelles elle commença à effleurer le corps meurtri de Morgemil. Au passage de ses doigts, les plaies laissées par les flèches cicatrisaient progressivement dans des arabesques de lumière et d'étincelles cobaltes et argentées.

    Le traitement se poursuivit sur plusieurs dizaines de minutes avant que, sous le coup de l'épuisement et à court d'énergie vitale, la prêtresse sombre dans l'inconscience et s'étale sur le côté. Inquiets, les gardes et les brancardiers s'approchèrent de l'autel. Morgemil, lui aussi inconscient, respirait faiblement. Ses blessures paraissaient toutes refermées, il était tiré d'affaire.
    Maître du donjon de la communauté rôliste

    Me contacter:

    e-mail : jeremy.berthet@logx.ch / twitter : @kaltezar / skype : grapeshire

    Personnages:

    Aendis Silverspear, Grande Prêtresse Initiée de Séluné
    Zaphira Nightdawn, Guerrière de Myth Drannor
    Cérès Moonfire, Mage de Padhiver
    Isaelle, Novice de Corellon de Sharandar
    Harold Faithfire, Chevalier errant d'Amn
  • staneria
    staneria Member Messages: 55 Chef de Guilde
    Ailleurs

    Il entendait les voix. Un vague murmure, comme un sifflement autour de lui. La première fois qu’il était venu dans cette clairière, Umartta fut la seule à pouvoir les percevoir. Elles étaient trop faibles pour lui mais à présent, elles lui paraissaient de plus en plus distinctement.

    Il était toujours dans une forêt, seul, assis en tailleurs devant un feu de camps. Mais il s’agissait nullement de celle du Cormanthor, il en avait conscience. Les arbres étaient plus espacés, plus tortueux et l’atmosphère autour de lui plus sombre et mélancolique. Au-delà de la lumière du campement, un noir sans fond. Et les arches de pierre.

    Morgemil se savait de retour dans la forêt d’Arprofond qu’il avait visité avec sa cousine lors de son retour du Calimshan. Mais il ne s’agissait pas de la véritable forêt, plus d’un rêve basé sur les souvenirs qu’il en avait et des détails qui l’avaient marqué. Il se rappelait parfaitement du cercle dans la clairière et des quatre tombes placées sous les arches en l’honneur des guerriers elfes tombés au combat face à une invasion drow.

    Ce n’est qu’un rêve, soupira-t-il. Un rêve d’une lenteur incroyable où rien ne se passait. Il n’y avait que les voix et ce feu qui ne le réchauffait pas. Bien qu’il n’eût pas excessivement froid, aucune chaleur ne lui parvenait des flammes dansantes à pas même un mètre de lui. Mû d’une curiosité soudaine, et peut-être par ennui, Morgemil leva sa main et l’approcha du foyer. Avançant encore, il alla jusqu’à frôler les braises du bout des doigts. Rien. Juste une légère résistance sur sa peau, comme le ferait une brise.

    « Tu ne devrais pas faire ça, tu vas finir par te brûler. »

    Le drow retira précipitamment sa main des flammes, surprit pas la voix grave et posée. Regardant autour de lui, aucune ombre ne se détacha de l’abîme si ce n’est qu’un détail l’interpella : sous les arches, les tombes avaient disparu... exceptée une. Se levant, Morgemil s’approcha de cette dernière, toisant l’épée longue qui luisait d’un noir de jais sur le gré clair de la pierre mortuaire.

    « C’est d’ailleurs étrange que ce soit ce lieu pour toi. J’imaginais plus une caverne ou quelques choses du genre. »

    Pivotant brusquement, Morgemil retint un mouvement de recul en constatant qu’un elfe se trouvait où il se tenait tantôt, remuant les braises du bout d’une épée pour raviver le feu. Une épée noire. Un coup d’œil en arrière et le voleur constata que celle présente sur la tombe n’y était plus.

    « Qui... qui êtes-vous ? Demanda le drow perplexe.
    - Allons... lui répondit l’elfe avec un léger sourire, je suis sûr que tu le sais. »

    Le guerrier se redressa, se mouvant avec aise dans son armure sombre aux teintes mauves. Ses longs cheveux noirs contrastaient énormément avec sa peau blanche, dont les flammes atténuaient les reflets bleutés. Et ses yeux... ses yeux violets le détaillaient avec une lueur rassurante et chaleureuse. Il avait déjà vu ce genre de regard mais il n’arrivait pas définir de quel souvenir son rêve renvoyait l’image.

    « Vous êtes Mormegil n’est-ce pas... ? Un des défenseurs de cette forêt.
    - Et toi mon arrière-petit-fils. Illindil était persuadée que tu deviendrais quelqu’un de bien.
    - Illindil ? s’arrêta le voleur.
    - Ta mère, mais ni toi ni moi n’avons eu le privilège de la rencontrer de son vivant. »

    Devant l’air sidéré du drow, Mormegil se posa en tailleur devant le feu de camp, son épée à ses côtés, et invita son descendant à en faire autant. Hésitant en premier lieu, Morgemil se décida finalement à le rejoindre. Peut-être est-ce à cause de lui mais la chaleur des flammes lui parvenaient faiblement. Il retenta distraitement de les toucher mais l’elfe arrêta son geste.

    « Tu tiens tant que ça à être plus noir que tu l’es déjà ? s’amusa le guerrier.
    - C’est un rêve. Je ne peux pas me brûler s’il s’agit de mon rêve.
    - Oh... Alors c’est comme ça que tu vois les choses ?
    - Quelles choses ?
    - Et bien, tout ça, désigna l’elfe d’un large geste de la main. Mais j’ignore où tu iras après alors autant discuter un peu non ? Je sais que tu as du faire un long voyage pour trouver cet endroit ; le vrai je veux dire, pas celui où nous sommes actuellement. »

    Morgemil était de plus en plus perplexe, mais l’aisance avec laquelle l’elfe lui parlait le mettait en confiance. Et puis, il n’avait rien d’autre à faire sinon attendre de se réveiller.

    « Comment... comment connaissez-vous ma mère si vous étiez mort avant ?
    - Tu commences à poser les bonnes questions, y’a du progrès, lui sourit Mormegil. Mais tu es seulement sur la bonne voie.
    - Et donc, changea-t-il de sujet, j’ai effectivement du sang elfique ?
    - D’elfe de la lune, oui. Ma fille Aneodiade fut emmenée en Ombreterre dans une cité drow et ta mère serait née du fils ainé de la première maison de ta cité, une place qui lui permettait une certaine protection. Puis vint ton père...
    - Un simple forgeron... (Morgemil maudit par ailleurs la génétique d’être si mince alors que les hommes de sa famille semblaient tous être des armoires à glace.)
    - Mais un homme bien. Illindil préféra ta sécurité à la sienne et ton père a honoré sa volonté, du mieux qu’il a pu je présume. »

    Mormegil attira l’elfe noir contre lui dans une embrassade amicale, presque paternelle. Un peu intimidé, Morgemil n’osa bouger et attendit que le guerrier le libère de son imposante carrure. Au lieu de ça, il le serra d’avantage quelques instants avant de le relâcher. Autour d’eux, les ombres de la forêt s’éclaircissaient peu à peu d’une étrange lumière argentée.

    « Ah, tu as de la chance, constata le guerrier en remarquant à son tour la lumière, tu n’es pas mort tout de suite et on cherche sûrement à te sauver.
    - Je... quoi ?
    - Ce n’était pas un rêve Morgemil. Mais avant que tu partes, saches juste que je suis fier de toi. Tu as réellement fait honneur à ton nom.»

    Mormegil lui sourit encore une fois avec un léger clin d’œil et la mémoire lui revint. C’était le même sourire que son père lui rendait les soirs où il rentrait de la forge avec son oncle. Mais il ne put s’y attarder plus longtemps car l’elfe le poussa d’un faible geste en arrière, le faisant basculer dans le vide. Le drow eut malgré lui le réflexe de s’agripper à une des arches de pierre vides, refusant de basculer dans l’abîme de plus en plus éblouissant.

    « Tu le dois pourtant. On t’attend de l’autre côté» lui murmura une voix emplie de tendresse.

    Une femme, ses longs cheveux noirs ondulés bercés par le souffle de la lumière argentée, posa avec douceur sa main blanche sur la sienne pour lui faire lâcher prise. Incapable de tenir plus longtemps, Morgemil se laissa engloutir dans le flot d’argent sous le regard mauve de l’inconnue.
    Staneria Victores Valaurkos
    Membre de la Communauté Rôliste


    KEEP CALM and VALAURKE
  • poericmoi
    poericmoi Member Messages: 6 Chef de Guilde
    Eveil


    Le plafond.
    Ce devait être le plafond.
    Pourtant il n'en était pas certain. Sa vision avait du mal à ajuster les détails.
    Il sentit une étoffe glisser quand il fit leva le bras pour se frotter les yeux.
    Que s'était il passé...
    Des doigts glissèrent jusqu'à ses cheveux et il vit, alors que sa vision devenait moins trouble, une mèche blanche devant son visage.
    Ses yeux s'écarquillèrent alors. « Labelas Enoreth, prends pitié de nous, prends le dans tes mains et sauve le ! »
    o0o0o

    Le garde envoyé par Gardien l'avait trouvé chez lui. Il lui avait rapidement demandé de le suivre sans donner les explications nécessaires autres que « Gardien vous demande, hâtez-vous ! ». Pendant que ses pas devenaient foulée afin de suivre son messager, Poeri vit la tension augmenter alors qu'il s'approchait des limites de la cité. Un événement s'était produit et troublait les gardes.
    Il attrapa le bras de l'elfe qui le précédait.
    « Quelle est cette agitation ? Sommes nous attaqués ? Gardien est il en danger ? Réponds ! »
    « Mon Sire, c'est un drow. Il est arrivé aux portes de la cité et heureusement il a été découvert par la Garde ! »
    Il avait alors cessé ses foulées pour courir comme il ne s'en pensait pas capable. Une joie profonde l’inonda et une terreur sournoise étirât ses vrilles jusqu'à entourer son cœur.
    Sa vision.
    *
    La vision qu'il avait eu plusieurs mois plus tôt recouvrit son esprit d'une chape de plomb.
    Il dormait à ses côtés pour la première fois et son don l'avait tourmenté. Jusqu'à présent, la divination n'avait jamais été source d'une telle peur.
    Jamais.
    Il avait su alors en s'éveillant, qu'un drame se nouerait. Il avait appris ce qu'il en coûtait d'aimer quand il avait « vu » ce qu'il devait parvenir à éviter. Lui si insouciant, libre, même un peu inconséquent avait appris à se taire, à observer, à guetter le signe qui annoncerait ce drame, inévitable.
    *
    Il courrait, se faufilant entre les patrouilles qui se dirigeaient dans la même direction que lui. Il se faufilait entre elles, bousculait certains, marmonnait des excuses qui n'étaient pas entendues, sa course était trop rapide. À l'orée de la cité, cours, cours, qu'Aerdrie Faenya me donne ses ailes, cours, cours, cours....
    Là bas, dans le vallon, il voyait enfin la silhouette de Gardien, un attroupement. Il chercha un corps sombre, une chevelure blanche. Ses yeux ne le voyait pas.
    Où était il, où était il...
    Il vit la forme étendue sur le sol à l'instant où son pied se posa hors de la ceinture magique protégeant Myth Drannor.
    Son cœur et son esprit explosèrent.
    Tout son corps fut soumis à une terrible force. Son sang se figea un instant tant le sort qui le balaya fut puissant et impérieux. Il lui sembla voir s'échapper de ses mains, de ses jambes, de sa peau même cette vie, cette vitalité si puissante chez les elfes.
    L'anneau.
    L'anneau s'était activé.
    L'anneau aspirait son essence vitale.
    L'anneau dont le besoin était intarissable.
    L'anneau qu'il lui avait donné pour le maintenir en vie.
    Il ne vit pas le sol sur lequel il s'écroula. Pas plus que le cri de surprise du garde qui le suivait. Il ne vit pas plus les mains qui le saisirent et l'éloignèrent à l'intérieur de la ceinture protectrice rompant ainsi le lien entre l'anneau et lui, rompant ainsi l'afflux de vie dans le corps meurtri de son aimé.
    Cela le sauva sûrement...
    o0o0o

    Il bascula les jambes hors du lit sur lequel il était étendu. Vertiges. Une main sur son front, s'aidant de l'autre pour se redresser, il posa les pieds sur le sol. Aussitôt une jeune elfe chargée de veiller sur lui, accouru pour le soutenir.
    « Sire Xiloscient, recouchez vous, vous êtes trop faible. Mes ordres sont stricts, vous n'avez pas le droit de bouger de ce lit. »
    « Laisse moi passer, je dois le voir. Est-il vivant ? Est il vivant ! Par la Seldarine toute entière ! Lâche donc mon bras ! Non aide moi plutôt ! Mes jambes sont frêles comme celles d'un enfant., Je dois savoir, je dois le voir ! »
    Alors que des larmes dévalaient ses joues, la jeune elfe l'empêcha de trébucher, le retint et le força à s'asseoir.
    « Reprenez votre souffle, je vais vous aider... »


Ajouter un commentaire

GrasItaliqueBarréOrdered listListe non ordonnée
Emoji
Image
Aligner à gaucheCentrer le texteAligner à droiteBasculer en code HTMLBasculer en mode plein écranAllumer les lumières
Déplacer image/fichier